(Tokyo) Le japonais Sony a annoncé mardi des résultats supérieurs aux attentes sur son premier trimestre 2020/21, mais a livré des prévisions prudentes sur l’ensemble de l’exercice, malgré le lancement très attendu de sa nouvelle console PlayStation 5 fin 2020.

Son bénéfice net trimestriel a bondi de 53,3 % sur un an, à 233,3 milliards de yens (1,87 milliard d’euros) au premier trimestre 2020/21, grâce surtout à d’importantes plus-values sur des actifs financiers.

Mais son bénéfice opérationnel a lui diminué de 1,1 % à 228,4 milliards de yens, et son chiffre d’affaires n’a que légèrement augmenté de 2,2 % à 1968,9 milliards de yens (15,75 milliards d’euros), selon un communiqué.

Ses ventes ont notamment progressé de 32,5 % dans le secteur des jeux vidéo et des services réseau (principalement son service de jeux multijoueurs PlayStation Network).  

En avril-juin, alors que des mesures de confinement étaient appliquées dans de nombreux pays, la demande pour les jeux, et notamment les titres en téléchargement, a « significativement augmenté », a souligné Sony dans son communiqué.

Un trimestre « assez dur »

Mais ses autres activités ont subi l’impact mondial du coronavirus. Ses recettes dans les produits électroniques grand public (téléviseurs, téléphones intelligents, appareils photo…) ont ainsi diminué sur le trimestre de 31,4 % sur un an, et ses ventes de capteurs d’image, jusqu’alors très dynamiques, ont reculé de 10,6 %.  

Ses revenus ont aussi baissé dans la musique (-12,5 %), pâtissant à la fois de ventes plus faibles et de l’annulation de concerts à cause de la pandémie, et dans le cinéma (-5,9 %) alors que les sorties de plusieurs grosses productions ont dû être repoussées.

« Ce trimestre a été assez dur pour Sony, car les facteurs négatifs ont pesé plus lourd que les éléments positifs », avait déclaré à l’AFP l’analyste Hideki Yasuda, de l’institut de recherche Ace à Tokyo, en amont des résultats du groupe.

L’entreprise « devrait cependant se remettre progressivement au cours de l’exercice, à condition toutefois que la pandémie ne connaisse pas une deuxième vague majeure », selon lui.

Sur l’ensemble de l’exercice 2020/21, qui sera clos le 31 mars 2021, Sony prévoit un bénéfice net en baisse de 12,4 % à 510 milliards de yens (4,1 milliards d’euros), pour un bénéfice opérationnel en chute de 27 % à 620 milliards de yens et des ventes quasi stables sur un an (+0,5 % à 8300 milliards de yens, soit 66,5 milliards d’euros).

La PS5 à la rescousse

Le groupe s’est toutefois montré légèrement plus optimiste qu’en mai lors de la publication de ses résultats annuels 2019/20, où il avait tablé sur une chute d’au moins 30 % de son bénéfice opérationnel en 2020/21.

Et pour plaire à ses actionnaires, il a proposé mardi un dividende intérimaire en hausse sur un an et annoncé son intention de racheter jusqu’à 1,64 % de ses actions en circulation pour 100 milliards de yens (800 millions d’euros) d’ici fin mars prochain.

« Nous devons nous adapter à un environnement qui évolue », a estimé mardi en conférence de presse le directeur financier de Sony, Hiroki Totoki.

L’exercice en cours va servir au groupe « à se remettre de l’impact du coronavirus et à se préparer à un environnement de marché post-COVID-19 », a-t-il expliqué.

Sony parie notamment sur un bond de 26,4 % de ses ventes dans sa division jeux vidéo et services réseau associés en 2020/21, grâce à la commercialisation de la PlayStation 5 pour les fêtes de fin d’année.

Tablant sur un fort engouement pour sa future console, l’entreprise aurait décidé d’en doubler la production afin d’éviter les ruptures de stock pendant cette période traditionnellement propice aux produits de divertissement, selon les médias.

Le géant japonais a aussi investi 250 millions de dollars, le mois dernier, dans l’éditeur de jeux vidéo américain Epic Games, créateur notamment du jeu en ligne ultra-populaire Fortnite.

La relation étroite entre Sony et l’entreprise américaine, qui est aussi à l’origine du moteur de jeu Unreal Engine, devrait bénéficier au catalogue de jeux de la PS5.