Les 1200 travailleurs de la Société en commandite C-Séries (Airbus Canada) ont accepté samedi l’offre patronale, a annoncé l’Association internationale des Machinistes et des travailleurs de l’Aérospatiale (AIMTA) affiliée à la FTQ.

L’offre a été acceptée par 76,16 % des membres présents à l’assemblée qui s’est déroulée au Centre de soccer multifonctionnel de Terrebonne.

L’entreprise « s’est réjouie » de la nouvelle convention collective. Dans un communiqué transmis samedi, elle a dit que « le Partenariat a très hâte d’officiellement finaliser avec le syndicat, dans un avenir rapproché, cette entente valable pour les cinq prochaines années ».

Le coordonnateur québécois de l’AIMTA, David Chartrand, énumère trois éléments qui ont convaincu les travailleurs de ratifier l’entente. Ceux-ci réclamaient notamment un contrat plus long que les trois ans prévus au départ.

« Habituellement, c’est l’employeur qui demande une paix sociale plus longue, là c’est venu du côté syndical et on nous a donné cinq ans », a révélé le porte-parole du syndicat.

Autre argument favorable, l’entente prévoit des augmentations salariales annuelles de 2 % pendant les trois premières années, puis 2,5 % au cours des deux dernières années.

Finalement, l’employeur voulait modifier la formule liée à l’octroi de deux journées de congé, ce qui déplaisait aux travailleurs. La partie patronale a fait marche arrière et accepté le statu quo.

Garantie d’une nouvelle usine

L’AIMTA se réjouit également d’un gain majeur obtenu dans cette nouvelle convention collective, soit la garantie qu’Airbus va construire une nouvelle usine « pré assemblage final » à Mirabel. L’engagement pourrait entraîner la création de 350 emplois, d’après l’estimation du syndicat.

« Durant les discussions, l’employeur l’a retirée de la table, mais à la toute fin des négociations, on a réussi à la conserver, a rapporté David Chartrand. C’est un travail qui devait être envoyé à l’extérieur, fait par un sous-traitant, ou possiblement envoyé en Alabama. »

La nouvelle usine, qui pourrait prendre la forme d’un agrandissement de l’usine actuelle, va permettre de recevoir toutes les sections assemblées et les composantes fabriquées ailleurs. Ces pièces seront préparées à Mirabel en vue de l’assemblage final (d’où l’acronyme anglais « Pre-FAL ») effectué sur place.

Revirement de situation

À la fin du mois d’avril, les syndiqués d’Airbus avaient rejeté une première proposition à 73 % avant d’adopter un mandat de grève. Depuis, les pourparlers entre les deux parties avaient repris dans la deuxième moitié du mois de mai pour finalement aboutir à la fin du mois.

« Après plusieurs heures de négociation, c’est tard dans la soirée du 30 mai que nous sommes sortis de la table avec une entente négociée », avait souligné l’AIMTA dans une note distribuée aux syndiqués que La Presse canadienne avait pu consulter.

Selon David Chartrand, le syndicat n’a pas eu besoin d’utiliser sa menace de grève, mais des employés ont eux-mêmes pris l’initiative de mettre de la pression en refusant d’effectuer des heures supplémentaires.