(Montréal) En dépit d’un contexte économique plus « défensif » où la croissance est moins rapide, le président et chef de la direction de CGI, George Schindler, ne s’attend pas à voir les entreprises freiner leur virage numérique.

À son avis, cela permet à la multinationale québécoise d’envisager la deuxième moitié de l’exercice avec optimisme, puisque les occasions d’affaires devraient continuer d’être au rendez-vous, contribuant ainsi à alimenter la croissance de ses résultats.

« Les analyses préliminaires indiquent que les budgets annuels de nos clients consacrés aux technologies devraient continuer à augmenter à un rythme constant par rapport à l’année précédente », a expliqué M. Schindler, mercredi, au cours d’une conférence téléphonique visant à commenter les résultats du deuxième trimestre, où la performance de CGI a été conforme aux attentes des analystes.

Le grand patron de la firme spécialisée dans les technologies de l’information et les services-conseils, qui brasse des affaires avec les secteurs public et privé, a estimé que l’on était « au tout début » d’un changement des priorités et des comportements d’achat des clients.

De plus, a dit M. Schindler, même si les sociétés ajustent leurs dépenses en raison d’une économie moins vigoureuse aux quatre coins de la planète, celles-ci doivent néanmoins continuer à investir afin de pouvoir se transformer.

Par l’entremise de consultations effectuées en personne auprès de ses clients, CGI affirme que seulement 8 % des répondants ont indiqué avoir déployé une stratégie numérique qui a généré des résultats tangibles.

« Cela est légèrement inférieur par rapport à l’an dernier, ce qui indique qu’il reste encore du pain sur la planche afin de pouvoir créer de la valeur grâce à la numérisation (de certaines activités) », a dit M. Schindler.

Selon lui, cette situation devrait permettre à CGI de continuer à décrocher de nouveaux contrats et d’élargir ses relations d’affaires avec ses clients actuels, notamment par l’entremise de la sous-traitance de services.

Quant à sa performance au deuxième trimestre terminé le 31 mars, la firme établie à Montréal a engrangé un profit net de 318,3 millions, ou 1,14 $ par action, en hausse de 16 % par rapport à la même période l’an dernier.

En devises constantes, le chiffre d’affaires a progressé de 4,7 %, pour s’établir à 3,1 milliards.

« La croissance interne des revenus a probablement été d’environ 4 %, en légère hausse comparativement à 3,3 % lors du dernier trimestre, a souligné l’analyste Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note. À notre avis, cela représente une croissance saine, mais elle demeure inférieure comparativement à celle affichée par certains autres rivaux. »

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté de CGI a été de 324,5 millions, ou 1,17 $ par action, en hausse par rapport à 302,2 millions, ou 1,04 $ par action, lors de la période correspondante de l’exercice précédent.

Les analystes sondés par Thomson Reuters Eikon tablaient sur un bénéfice ajusté de 1,17 $ par action et sur des revenus de 3,06 milliards.

Plus tôt cette année, CGI avait annoncé une entente visant à acquérir la firme suédoise Acando — qui compte plus de 2100 employés en Suède, en Norvège et l’Allemagne, notamment — dans le cadre d’une transaction évaluée à 614,7 millions, incluant la dette.

« Je suis heureux de l’élan positif au cours de la première moitié de 2019, comme en témoigne la croissance de chacun de nos segments opérationnels », a souligné M. Schindler dans ses remarques aux analystes.

Par ailleurs, à la fin du deuxième trimestre, le carnet de commandes de CGI était de 22,9 milliards, en progression de 897,9 millions par rapport à il y a un an. La firme a décroché pour 3,3 milliards de nouvelles ententes pendant la période de trois mois terminée le 31 mars.

À la Bourse de Toronto, le titre de CGI a retraité de 35 cents, ou 0,36 %, pour clôturer à 96,08 $.