Le groupe américain de produits d'hygiène et ménagers Colgate-Palmolive a souffert au troisième trimestre du dollar fort et d'une hausse des coûts de matières premières qui ont plombé ses ventes et son bénéfice et demeurent un casse-tête pour le reste de l'année.

L'action chutait de 4,89 % à 60,70 dollars vers 9 h 40 dans les premiers échanges à Wall Street.

Le bénéfice net a plongé de 13,8 %, à 523 millions de dollars, lors des trois derniers mois, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action de 60 cents, contre 72 cents anticipés en moyenne par les analystes financiers.

Les profits ont par ailleurs été rognés par des charges d'un montant total de 102 millions de dollars liés au fisc et à la restructuration en cours, a expliqué le groupe, basé à New York, dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires a pour sa part diminué de 3,2 %, à 3,84 milliards de dollars, en dessous des attentes (3,89 milliards). Et, pour la première fois depuis de nombreuses années, les ventes ont baissé de 0,5 % à périmètre et changes constants.

« Le troisième trimestre a été très difficile, la croissance restant molle dans plusieurs marchés et également en raison des mouvements de change défavorables [...] principalement liés à la volatilité au Brésil et aux réductions de stocks en Chine », a résumé le PDG, Ian Cook, cité dans le communiqué.

Colgate est affecté, comme la plupart des groupes du secteur des biens et de la consommation, par la hausse des coûts de logistique et le renchérissement des prix des matières premières servant à la fabrication du plastique et des emballages du fait de la guerre commerciale lancée par le président, Donald Trump.

Le groupe, qui génère également 74 % de ses ventes hors Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique), est en outre confronté à la dépréciation des monnaies de pays émergents face au dollar.

Les effets de change ont rogné les ventes de 4 % au troisième trimestre, a indiqué Colgate-Palmolive, et la hausse des prix, de l'ordre de 2,5 % en Amérique latine et de 1,5 % en Europe, n'a pas beaucoup aidé.

Les ventes ont chuté de 13 % en Amérique latine, de 7 % en Asie-Pacifique et ont reculé de 0,5 % en Europe. Seule l'Amérique du Nord s'en sort, avec une hausse de 8 % des ventes.

Pour le quatrième trimestre en cours, le groupe avertit que tous ces vents contraires continuent de souffler et qu'il va se reposer sur son plan d'économies pour essayer de préserver sa rentabilité.

« En se projetant, si l'incertitude demeure sur les marchés mondiaux et que la croissance mondiale reste un défi pour notre activité, nous allons continuer à nous focaliser sur une augmentation de la productivité et accélérer nos efforts » de restructuration, déclare M. Cook.

Et d'ajouter : « pour le quatrième trimestre, nous anticipons un recul des ventes nettes compris entre 1 et 9 % du fait des effets de change et une croissance organique des ventes inférieure à 5 % ».