Les changements annoncés par l'exploitant du programme de fidélisation Aéroplan en vue de la fin de son partenariat avec Air Canada en 2020 ont été bien accueillis par les investisseurs, vendredi, ce qui a fait décoller son action.

En début d'après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre d'Aimia s'envolait de 37 cents, ou 16,09 %, pour se négocier à 2,67 $.

L'action de la société établie à Montréal avait piqué du nez, cédant environ 62 % de sa valeur, depuis mai 2017, quand Air Canada avait annoncé la fin de son partenariat de 30 ans avec Aéroplan afin de mettre sur pied son propre programme à compter de 2020.

Aimia a dévoilé jeudi sa stratégie, qui vise notamment un élargissement des destinations offertes aux voyageurs et des options d'échanges en voyage auprès d'hôtels et du divertissement.

Selon le président et chef de la direction, Jeremy Rabe, en poste depuis la fin avril, cela devrait permettre à l'action de remonter la pente à plus long terme.

« La première chose que je désirais faire est de m'assurer que les membres sachent que nous aurons un programme incroyable à leur offrir à compter de juillet 2020 », a-t-il expliqué jeudi, au cours d'une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

M. Rabe a ajouté que les investisseurs allaient éventuellement recommencer à vouloir acheter l'action, ce qui devrait faire grimper son cours, au fur et à mesure qu'Aimia démontrera qu'elle est en train de redresser la barre.

L'entreprise dévoilera ses résultats du deuxième trimestre le 3 août.

M. Rabe a pris la relève de David Johnston, qui avait quitté son poste de président et chef de la direction à la veille de l'assemblée annuelle de l'entreprise, en avril.

Offre élargie

En vertu des changements, les cinq millions de membres d'Aéroplan pourront réserver des sièges auprès de n'importe quelle compagnie aérienne alors qu'actuellement, l'offre se limite à Air Canada ainsi qu'aux membres du groupe de transporteurs Star Alliance.

L'exploitant du programme estime que son « volume important » et sa base de membres lui permettront d'effectuer des achats groupés avec ses principaux partenaires aériens, ce qui pavera la voie à des économies pouvant atteindre 40 %.

Aéroplan dit s'affairer à conclure des ententes avec certains partenaires de l'industrie aérienne et à améliorer son programme afin qu'il puisse offrir plus de flexibilité à ses quelque cinq millions de membres.

Dès septembre, Aimia compte offrir un outil de réservation en ligne afin de permettre aux adhérents d'obtenir des milles lorsqu'ils louent une voiture ou un séjour dans un hôtel.

Par ailleurs, au cours des deux prochaines années, les options d'échanges seront élargies pour « une panoplie d'autres expériences » liées au voyage, aux loisirs et au divertissement, notamment des concerts, des escapades au spa et des vols en jet privé.

Dans la bonne direction

Au moins trois analystes ont estimé vendredi que ces changements étaient positifs, soulignant toutefois au passage qu'il était encore tôt pour mesurer leurs impacts.

Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, a souligné, dans une note envoyée par courriel, que la stratégie dévoilée la veille était certainement un pas dans la bonne direction.

« Cela dit, nous croyons qu'il est encore tôt pour évaluer précisément de quelle façon la nouvelle mouture d'Aéroplan sera en mesure de convaincre les membres alors que le secteur canadien de la fidélisation est de plus en plus congestionné », a écrit l'analyste.

Neil Linsdell, de Valeurs mobilières Industrielle Alliance, a écrit dans un rapport qu'Aimia était sur la bonne voie et que les investisseurs devraient être plus confiants à la suite des changements annoncés.

Pour sa part, Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, a souligné que cette transformation d'Aéroplan était « nécessaire » et que ce « plan B » proposé par la société était intéressant.

« Il n'y a aucun doute qu'Air Canada représentera un nouveau concurrent pour Aéroplan et certains membres vont inévitablement vouloir étudier les autres programmes leur offrant de la flexibilité lorsque vient le temps de faire des réservations auprès de transporteurs aériens », a-t-il analysé.

- Avec des informations de Ross Marowits