La faiblesse relative du huard ne décourage pas les Canadiens de voyager aux États-Unis, particulièrement aux endroits qui permettent d'oublier l'hiver comme la Floride, l'Arizona et Hawaii, a indiqué vendredi Air Canada.

Les revenus transfrontaliers ont augmenté de 7,2 pour cent l'an dernier pour atteindre 2,89 milliards $, un signe que les Canadiens se dirigent de plus en plus vers les États-Unis, a fait valoir le président des transporteurs de passagers d'Air Canada, Ben Smith.

«La demande se maintient très bien malgré le plus faible dollar canadien», a indiqué M. Smith aux analystes lors d'une conférence téléphonique au sujet des résultats du quatrième trimestre du transporteur. «Ce genre de demande n'était pas là par le passé lorsque le dollar était faible», a-t-il ajouté.

Dans sa réponse, M. Smith n'a pas répondu à la question d'un analyste qui se demandait si la rhétorique politique actuelle aux États-Unis avait augmenté le nombre de réservations de vols à destination du Canada.

Au cours de la dernière année, le dollar canadien s'est négocié entre 72 cents et 79 cents US. Le trafic transfrontalier d'Air Canada entre les États-Unis et le Canada a grimpé de 13 pour cent pendant cette période.

Air Canada, le plus grand transporteur aérien au pays, s'attend à voir le trafic d'ensemble progresser de nouveau cette année, notamment grâce à l'ajout de 18 nouvelles destinations. Mais la société croit aussi que cette croissance va ralentir puisqu'elle arrive à la fin d'un plan de trois ans visant à augmenter le nombre de sièges, qui comprenait l'ajout de nouveaux Boeing 777 et 787 et l'expansion de sa filiale de vols à bas prix, Rouge.

La capacité a grimpé de près de 15 pour cent en 2016, alors qu'Air Canada a ajouté 28 destinations - pour la plupart à l'international.

«La capacité devrait commencer à reculer un peu dans la deuxième moitié de 2017, puis encore davantage en 2018», a expliqué le directeur financier, Mike Rousseau, lors de la conférence téléphonique.

Air Canada a indiqué avoir entrepris des discussions avec ses pilotes pour augmenter le nombre d'appareils de Rouge et s'est engagé à répondre à WestJet, qui a récemment annoncé une expansion au Québec.

«Nous ne nous sommes certainement jamais attendus à ce qu'un marché nous appartienne, et nous avons toujours bien réagi lorsqu'une solide concurrence s'est présentée sur un marché», a estimé le chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu.

Pour le dernier trimestre de 2016, Air Canada a affiché une perte nette de 179 millions $, soit 66 cents par action, ce qui se comparait à une perte nette de 116 millions $, ou 41 cents par action, pour la même période un an plus tôt. Le bénéfice ajusté a reculé à 38 millions $, ou 14 cents par action, en regard de celui de 116 millions $, ou 40 cents par action, du même trimestre lors de l'exercice précédent.

Le résultat ajusté du plus récent trimestre était supérieur de 7 cents par action à celui attendu par les analystes. Malgré cela, l'action du transporteur a plongé de 1,22 $, soit 8,5 pour cent, pour clôturer à 13,18 $ à la Bourse de Toronto.

Selon l'analyste Chris Murray, d'AltaCorp Capital, cette baisse de l'action est attribuable à la révision à la baisse des prévisions d'Air Canada pour 2017, en particulier en ce qui a trait au retour sur les capitaux investis. Cet indicateur calcule l'efficacité et la rentabilité des capitaux investis.

«Les chiffres en eux-mêmes étaient bons pour le trimestre, mais la prévision était beaucoup plus faible que ce que nous attendions, je crois», a-t-il expliqué.

Air Canada a indiqué que son retour sur les capitaux investis (RCI) s'établirait entre neuf et 12 pour cent en 2017 et 2018, en raison d'une baisse de la prévision du bénéfice net ajusté. En comparaison, le RCI était de 14,7 pour cent en 2016.

Les revenus d'exploitation du plus récent trimestre se sont établis à 3,43 milliards $, en hausse par rapport à ceux de 3,18 milliards $ de la même période un an plus tôt.