Le laboratoire pharmaceutique américain Merck a publié vendredi des résultats meilleurs que prévu au titre du deuxième trimestre et a légèrement relevé ses prévisions annuelles, en raison notamment des espoirs fondés sur son anticancéreux Keytruda dans le traitement du mélanome.

Entre avril et juin, le groupe basé dans le New Jersey a dégagé un résultat net en progression de 75% à 1,21 milliard de dollars, après un deuxième trimestre 2015 marqué par d'importantes charges de restructuration et des effets de change négatifs liés notamment au Venezuela.

Son bénéfice par action ajusté (hors éléments exceptionnels), la mesure de rentabilité qui fait référence à Wall Street, est ressorti à 93 cents contre 86 cents un an plus tôt, un peu au-dessus des 91 cents attendus en moyenne par les analystes.

Pour l'ensemble de l'année 2016, le groupe a légèrement relevé le bas de sa fourchette de prévisions: il vise désormais un bénéfice par action ajusté compris entre 3,67 et 3,77 dollars, contre une fourchette précédente de 3,65 à 3,77 dollars.

En incluant les éléments exceptionnels, Merck a toutefois revu à la baisse ses ambitions, avec un bénéfice par action prévu entre 1,98 et 2,08 dollars, contre 1,96 à 2,23 dollars précédemment, en raison des dépréciations d'actifs et des coûts de restructuration plus élevés que prévu comptabilisés au 2e trimestre.

«Nos résultats de ce trimestre reflètent la priorité stratégique donnée au lancement de médicaments phares, dont Keytruda et Zepatier (un traitement de l'hépatite C, NDLR), et aux programmes prioritaires en cours», a commenté le PDG de Merck, Kenneth Frazier, cité dans le communiqué du groupe.

«Nous renouvelons notre engagement à faire avancer notre programme de médicaments en développement, à obtenir un portefeuille de produits équilibré et diversifié et à dégager une croissance durable sur le long terme», a-t-il ajouté.

Si le groupe mise sur sa recherche interne pour y parvenir, il «recherche aussi activement des acquisitions» et des «partenariats commerciaux», a souligné le PDG au cours d'une conférence téléphonique.

Le Zepatier autorisé dans l'UE

Le chiffre d'affaires du trimestre s'est établi à 9,84 milliards de dollars, en croissance de 0,6%, pénalisé par un effet de change négatif de 2 points.

Il ressort néanmoins au-dessus des attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 9,78 milliards.

Sur l'année, Merck prévoit un chiffre d'affaires compris entre 39,1 milliards et 40,1 milliards de dollars, un objectif précisé par rapport à la fourchette précédemment fournie (entre 39 milliards et 40,2 milliards).

Au deuxième trimestre, le médicament le plus vendu du groupe, l'antidiabétique Januvia, a généré un chiffre d'affaires de 1,63 milliard de dollars, en progression de 2,3%.

Les ventes du vaccin Gardasil pour la prévention du cancer de l'utérus ont en revanche reculé de 8% à 393 millions, et les revenus du traitement Remicade contre la polyarthrite rhumatoïde continuent de chuter (-25,5% à 339 millions de dollars).

Le Keytruda a lui presque triplé ses ventes, à 314 millions contre 110 millions un an plus tôt.

«Nous avons confiance dans le fait que le Keytruda sera un traitement clé contre le cancer durant de nombreuses années», a déclaré Kenneth Frazier au cours d'une conférence téléphonique, rappelant que des études étaient en cours pour son utilisation dans d'autres indications.

Quant au Zepatier, Merck a annoncé qu'il avait reçu la semaine dernière l'autorisation de mise sur le marché en Europe pour le traitement de l'hépatite C chronique.

«Nous pensons toujours pouvoir le lancer dans l'Union européenne au quatrième trimestre ou, au plus tard, au premier trimestre 2017», a commenté Roger Perlmutter, qui dirige les activités de recherche et développement de Merck.

Vendu aux États-Unis depuis février, le Zepatier coûte 54 600 dollars pour 12 semaines de traitement, contre 84 000 dollars pour le Sovaldi de Gilead Sciences et 83 320 dollars pour le Viekira Pak d'AbbVie.

Vers 10h30, l'action Merck progressait de 0,7% à 58,82 dollars.