Le groupe américain de services pétroliers Halliburton, contraint lundi de renoncer à fusionner avec son concurrent Baker Hughes, a accusé une perte de près de 2,5 milliards de dollars au premier trimestre en raison de dépréciations d'actifs.

La perte nette trimestrielle s'élève à 2,41 milliards de dollars dont une grande partie est due à des dépréciations d'actifs et des indemnités de licenciements, a annoncé le numéro deux mondial des services pétroliers.

Il a également inscrit une charge de 538 millions de dollars dans ses comptes attribuée au rapprochement avorté avec Baker Hughes du fait de l'opposition des autorités antitrust américaines.

Hors éléments exceptionnels, le groupe est bénéficiaire: le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, est ressorti à 7 cents contre 4 cents attendus en moyenne par les marchés.

Annoncé le 22 avril, le chiffre d'affaires a diminué de 40,5% à 4,2 milliards de dollars sur un an. C'est en Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Mexique), zone du boom du pétrole et gaz de schiste, que la baisse est la plus importante en raison d'un net recul du nombre de puits (rig) en activité. Les revenus y ont été divisés par près de deux sur un an. Le recul du chiffre d'affaires est de 29% en Europe/Afrique, de 26% au Moyen-Orient/Asie et de 42% en Amérique latine.

«Les conditions de marché continuent d'affecter négativement l'activité d'Halliburton», qui explique que le nombre de puits pétroliers en activité est tombé à des plus bas historiques, «ce qui a créé une intense pression sur les prix» de ses technologies.

Halliburton est spécialisé dans les services liés au forage ou à la construction des puits et plateformes de pétrole.

Mais le plongeon de plus de 60% des cours du pétrole et du gaz naturel depuis le printemps 2014 a conduit les majors pétrolières à suspendre des projets et à réduire leurs investissements, avec des conséquences importantes sur leurs sous-traitants tel Halliburton.

En réponse, le groupe américain souhaitait fusionner pour 35 milliards de dollars avec Baker Hughes dans l'espoir de peser notamment dans les négociations commerciales et de réaliser de grosses synergies.

Il réduit également ses coûts, en l'occurrence via des suppressions d'emplois. En février, Halliburton, qui employait quelque 55 000 personnes fin 2015, a licencié 6000 personnes.