La société américaine d'investissements Indigo Partners a renoncé à son offre de reprise de la compagnie aérienne islandaise WOW Air, en grandes difficultés financières, tandis qu'Icelandair a signé son retour à la table des négociations pour le rachat de sa compatriote à bas coût, a annoncé WOW Air.

Fin 2018, Icelandair avait annoncé son intention d'acquérir WOW Air, dans une opération estimée à 2 milliards de couronnes islandaises (environ 22,4 millions de dollars canadiens) par des médias locaux, avant de se rétracter le 29 novembre.

Dans la foulée, le fonds d'investissement spécialisé dans le transport aérien Indigo Partners - qui détient des participations dans plusieurs compagnies aériennes à bas-coût, dont Frontier Airlines aux États-Unis - avait signé un accord de principe pour entrer dans le capital de Wow Air à hauteur de 49 %.

« L'investissement proposé par Indigo Partners dans WOW Air a été annulé par Indigo Partners [...]. Par la suite, WOW Air a rouvert des discussions avec le groupe Icelandair », a déclaré la compagnie dans un communiqué publié tard jeudi.  

« Les [deux] parties visent une conclusion des négociations d'ici le 25 mars », a-t-elle ajouté.

WOW Air, fondée en 2011, a profité de l'essor touristique de l'île volcanique au début des années 2010.

Toutefois, la compagnie a affiché une perte avant impôts de près de 42 millions de dollars sur les neuf premiers mois de 2018.

L'échec des négociations avec Indigo Partners est le dernier revers enregistré par WOW Air après des mois de recherches pour trouver un nouvel investisseur.

Indigo avait annoncé mi-mars qu'il allait devoir injecter jusqu'à 90 millions de dollars dans la compagnie islandaise, soit 15 millions de plus qu'initialement prévu. Un surcoût dont le marché craignait qu'il ne se traduise par un trou de trésorerie et un endettement encore plus important qu'estimé.

De son côté, Icelandair assure aujourd'hui que les discussions « s'appuieront sur le droit de la concurrence relatif à la défense de l'entreprise défaillante ». Concrètement, les acheteurs devront convaincre les régulateurs que la fusion n'aurait pas d'effet majeur sur la concurrence de marché car la compagnie acquise ferait probablement faillite si aucune opération n'avait lieu.

Le gouvernement islandais a indiqué, dans un communiqué, vouloir soutenir « ces discussions et [s'est déclaré] disposé à déployer tous les efforts raisonnables pour parvenir à un résultat positif ».  

Le maintien de Wow Air, qui transporte plus d'un tiers des voyageurs en Islande, est une question de survie pour l'économie islandaise.

Selon un rapport gouvernemental, la faillite du transporteur entraînerait une baisse du PIB de 3 %, la chute de la couronne et une hausse de l'inflation.