L'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau a déposé hier son offre pour l'acquisition des actifs de Téo Taxi, qui a mis fin à ses activités à la fin du mois de janvier, a rapporté Radio-Canada.

Le président-directeur général de Québecor aurait présenté sa proposition au cabinet comptable Richter, qui supervise les activités de restructuration de l'entreprise en déficit. La date limite pour que les repreneurs intéressés se manifestent était arrêtée au 4 mars.

Il y a un mois, Taxelco, la société mère de Téo Taxi, s'est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. La dette de Téo Taxi totalisait environ 25 millions de dollars à ce moment.

L'initiative de M. Péladeau de tenter d'acquérir la filiale est personnelle et n'a pas de lien avec l'entreprise qu'il dirige. Québecor n'a donc pas souhaité commenter le dossier. Le responsable du dossier à la firme Richter n'a pas rappelé La Presse. Il n'a pas non plus été possible d'obtenir de commentaire de Pierre Karl Péladeau ou d'un représentant au moment d'écrire ces lignes, hier soir. 

La Presse n'a pas pu confirmer si d'autres offres ont été déposées, mais au moins deux entrepreneurs québécois, soit Pierre Karl Péladeau et Eric Boyko, étaient en lice pour récupérer des actifs de Taxelco. 

M. Boyko avait l'intention de déposer une offre pour racheter Taxi Diamond et Taxi Hochelaga, tandis que M. Péladeau avait signifié très vite avoir de l'intérêt pour donner une deuxième vie à Téo Taxi.

« Les mêmes règles »

La semaine dernière, à la suite d'un entretien avec le ministre des Transports, François Bonnardel, M. Péladeau a déclaré qu'il faudrait « un environnement où tout le monde va être traité équitablement, avec les mêmes règles » dans l'industrie du taxi pour que Téo puisse être redémarré avec succès.

« C'est ce qui a manqué et c'est une des raisons pourquoi Téo a échoué », avait-il ajouté.

Plusieurs acteurs du milieu, dont des regroupements de l'industrie du taxi, ont aussi réclamé, après la chute de Téo Taxi, que le cadre réglementaire des transporteurs soit modernisé et qu'il s'applique uniformément à tous, y compris Uber.

L'aventure Téo Taxi n'aura duré qu'un peu plus de trois ans. Le fondateur de la compagnie, Alexandre Taillefer, avait affirmé son souhait de voir les actifs de Téo Taxi récupérés, bien que son modèle d'affaires n'ait pas fonctionné. Dans une lettre adressée au premier ministre François Legault, il proposait que les bornes de recharge soient offertes à Hydro-Québec et qu'Investissement Québec puisse prendre le contrôle des logiciels utilisés par Téo Taxi.

Taxelco possédait dans ses trois filiales un peu plus de 30 % des permis de taxi de la ville de Montréal, dont 5 % détenus par le service de taxi électrique. Quelque 400 chauffeurs se sont retrouvés au chômage lorsque Téo Taxi a fermé boutique.

- Avec La Presse canadienne