La filiale française du constructeur ferroviaire canadien Bombardier a obtenu lundi le certificat « Origine France Garantie » pour deux séries de trains conçus et fabriqués dans son usine de Crespin,  qu'elle considère comme une reconnaissance de son ancrage français.

Cette certification créée par l'association Pro France atteste l'origine française d'un produit sur la base à un audit indépendant réalisé par Bureau Veritas : toutes les étapes de transformation pour sa construction doivent être effectuées et France et au moins 50 % du prix de revient unitaire doit être acquis dans le pays.  

Bombardier a obtenu cette certification pour le Francilien, circulant en Île-de-France, et les trains régionaux Omneo.

« C'est la première fois que des trains font l'objet d'une certification Origine France Garantie », s'est réjoui devant des journalistes Laurent Bouyer, le président de Bombardier Transport France.

« Je me rappelle pendant la campagne des présidentielles, certains candidats dire "Ah, encore un train Bombardier, il faut acheter des trains achetés en France". Ça nous permettra, une fois de plus, de confirmer à travers quelque chose qui est certifiant - plus que déclaratif - de montrer que ce débat n'a pas lieu d'être », a-t-il raconté.  

« On a fait des investissements colossaux sur notre site de Crespin [...]. On est très attachés à notre ancrage français », a insisté le responsable, estimant que de 50 à 60 % du prix de revient unitaire de ses trains sont acquis en France.  

« Jamais, au grand jamais, je n'aurais cru que je vérifierais un train », s'est exclamé l'ancien député Yves Jégo, le président de Pro France.

À côté des marques, l'origine est une attente du consommateur, a-t-il relevé, notant que le « Made in France » n'est qu'un critère douanier lâche et peu contrôlé.

Annonçant la publication prochaine d'un « catalogue » des produits certifiés à l'intention des acheteurs publics, il espère que l'Origine France Garantie deviendra un référentiel.

« Si certains ni viennent pas, c'est peut-être qu'ils ont des choses à cacher », a lancé M. Jégo.

Située près de Valenciennes, l'usine de Crespin est avec ses 2000 employés - et plus 6000 chez les sous-traitants - le premier site ferroviaire de France, Alstom ayant de nombreux sites plus petits.

Rentable, elle génère plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires par an, soit plus du huitième des revenus de Bombardier Transport, la branche ferroviaire du groupe canadien Bombardier.