Le Syndicat international des marins canadiens (SIMC), qui représente les employés non brevetés de la traverse de Matane, a annoncé qu'il repoussait de deux semaines la grève qui devait être déclenchée ce mardi à 0 h 01, pour une durée indéterminée.

Cette décision devrait permettre aux parties de poursuivre les discussions sous de nouvelles bases, alors que l'on croit déceler, côté syndical, un certain rapprochement.

Charles-Etienne Aubry, vice-président aux conventions collectives pour le syndicat, a fait écho aux déclarations de son président et du négociateur syndical de la FTQ voulant que les parties aient convenu qu'il était «préférable pour tous» de reporter de deux semaines la grève et de parvenir à une entente négociée, et ce, «le plus rapidement possible».

L'arrêt de travail du personnel non breveté du traversier F.-A.-Gauthier aurait affecté la liaison entre Matane, Baie-Comeau et Godbout. En raison du changement de cap du syndicat, l'horaire habituel du service de traversier est maintenu.

Selon la Société des traversiers du Québec (STQ), advenant l'échec des négociations et la volonté du syndicat d'exercer son droit de grève, un préavis de 7 jours, tel que prescrit par la loi, devra être envoyé au Tribunal administratif du travail (TAT).

Depuis le 21 septembre 2015, la STQ et le SIMC sont en négociation pour le renouvellement de la convention collective qui est expirée depuis le 31 mars 2015.

L'industrie touristique est tout de même inquiète des conséquences en cas de grève.

La directrice générale de Tourisme Côte-Nord/Manicouagan, Grétha Fougères, craint qu'un conflit, avec la réduction du nombre de liaisons, incite les touristes qui avaient prévu de faire la boucle reliant le Bas-St-Laurent et la Côte-Nord à modifier leur itinéraire.

S'il y avait eu grève, le nombre de liaisons serait passé de 14 par semaines à seulement quatre en vertu d'une entente conclue sur les services essentiels. Une traversée aller-retour aurait été assurée les lundis, mercredis, vendredis et dimanches en matinée, sans service alimentaire à bord.

Le TAT avait jugé suffisants les services essentiels prévus par l'employeur et le syndicat.