La nouvelle compagnie aérienne American Airlines (AAL) , issue d'une laborieuse fusion avec US Airways et nouveau numéro un mondial, est entrée en Bourse lundi, officialisant ainsi la sortie de faillite d'American deux ans après son dépôt de bilan.

AMR, maison mère d'American Airlines, et US Airways «annoncent lundi la finalisation de leur fusion pour former American Airlines Group», qui sera coté sur la plateforme boursière Nasdaq sous le symbole AAL, indique un communiqué commun des deux groupes.

«Le nouvel American dispose d'un réseau robuste de près de 6700 vols quotidiens vers plus de 330 destinations dans plus de 50 pays et compte plus de 100 000 employés dans le monde», ce qui en fait le plus «gros réseau aérien du monde», affirme le communiqué.

Les dirigeants d'AMR ont sonné l'ouverture de la séance boursière au Nasdaq lundi, plateforme où la nouvelle entité a bondi lundi pour sa première journée de cotation, sous le symbole AAL: elle a clôturé en hausse de 2,71% à 24,60 dollars après être montée jusqu'à 25,44 dollars.

Elle fera partie de l'alliance aérienne Oneworld (British Airways, Cathay Pacific, Iberia, Japan Airlines...) et US Airways va sortir le 31 mars de celle à laquelle elle appartenait jusqu'alors, Star Alliance (Lufthansa, United, Air Canada, Air China, etc.).

«Avec un réseau mondial élargi et une assise financière solide, American va générer d'importants bénéfices pour les consommateurs, les collectivités locales, les employés et actionnaires», promet encore le communiqué.

«Nous prenons le meilleur» des deux compagnies et «comptons intégrer nos entreprises rapidement et efficacement pour que les importants bénéfices de la fusion se concrétisent rapidement», a commenté Doug Parker, directeur général d'American Airlines.

Parallèlement à l'entrée en vigueur officielle de la fusion, les actionnaires d'American Airlines Group vont recevoir, pour chaque titre d'AMR, 0,0665 action du nouvel AAL.

Même si American et US Airways ne forment dorénavant plus qu'une seule entreprise, il faudra encore 18 à 24 mois pour achever le rapprochement de toutes leurs activités de compagnie aérienne, précise le communiqué.

Elles possèdent ainsi encore deux sites internet séparés (aa.com et usairways.com) et deux systèmes de réservations et de fidélisation séparés.

La fusion doit générer plus de 1 milliard de dollars d'économies, rappelle le communiqué.

Annoncée le 14 février, l'opération a dû surmonter une plainte du département américain de la Justice (DoJ), déposée en août.

Le DoJ craignait qu'elle génère une position dominante trop forte et se traduise par un service amoindri et des prix en hausse pour les consommateurs.

Les compagnies ont réussi à calmer cette inquiétude au prix d'importantes concessions: l'accord à l'amiable prévoit notamment l'abandon au profit de compagnies à rabais de nombreux créneaux d'atterrissage, de décollage et de portes d'embarquement, dans une série d'aéroports importants du pays.

Certaines plaintes antitrust privées n'ont pas encore été réglées, mais le tribunal des faillites a estimé que les compagnies n'avaient pas besoin d'attendre la fin de ces procédures pour consommer leur mariage.

Cette fusion était capitale pour AMR, qui avait déposé le bilan fin 2011 pour forcer notamment les syndicats de pilotes à accepter des concessions salariales, estimant que leur rémunération était trop élevée par rapport à celle des compagnies concurrentes, beaucoup ayant déjà fusionné comme Continental et United, ou Delta et Northwest.

AMR avait fondé tout son plan de sortie de faillite sur cette opération.