Le trafic aérien a été perturbé samedi en France avec l'annulation de 20% des vols prévus par la compagnie Air France en raison d'une grève des hôtesses et stewards prévue pour durer cinq jours, en pleine période des vacances de la Toussaint.

Environ 200 vols sur les 1000 prévus samedi ont été annulés, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la direction. «Nous avons bien tenu les prévisions d'aujourd'hui, sur à peu près mille vols entre Roissy et Orly, 80% d'entre eux ont été maintenus», a-t-elle dit. À la mi-journée, seuls «200 passagers sur 3000 étaient en difficulté», a-t-elle ajouté.

Les hôtesses et stewards d'Air France ont entamé une grève de cinq jours, jusqu'à mercredi inclus, pour protester contre le projet de réduction du nombre de personnels de cabine dans certains avions, à l'appel de six syndicats.

«La grève est bien suivie», a déclaré à l'AFP le délégué syndical Unsa, Philippe Sportès. Elle «va monter en puissance à partir de demain dimanche parce que toutes les réserves de volontaires PNC (personnel navigant commercial) sont en train de partir», a estimé Didier Foussat, du syndicat FO.

Samedi matin, les vols au départ des aéroports parisiens de Roissy et d'Orly étaient «conformes aux prévisions», selon la direction de la compagnie, qui a annulé dix vols long-courriers notamment vers New York, Montréal, Los Angeles, Tokyo, Abou Dhabi, Douala.

«Une forte incertitude subsiste quant au niveau de participation des PNC à ce mouvement, ceux-ci n'étant pas obligés de prévenir la compagnie de leurs intentions», a expliqué une porte-parole de la compagnie.

«Pour la journée de dimanche, Air France continuera à assurer 80% de ses vols», a déclaré la direction de la compagnie dans un communiqué.

La direction «renouvelle ses excuses à ses clients» et regrette «que ses clients soient pris en otages par une grève de cinq jours qui n'a pas de raison d'être», indique le communiqué. Elle rappelle qu'elle «a négocié pendant dix jours, jour et nuit, et donné une réponse favorable à 90% des demandes des syndicats d'hôtesses et stewards».

À Orly, Air France a décidé de limiter temporairement tous ses vols moyen-courriers à 100 passagers pour «éviter de devoir débarquer des passagers» faute d'un nombre suffisant d'hôtesses et de stewards, a expliqué le directeur de la compagnie dans cet aéroport, Georges Daher. «On a réussi jusque-là à compléter les vols et à les faire partir conformément aux prévisions», a-t-il ajouté.

Mais les retards provoquaient la colère de vacanciers. «C'est un cauchemar. On attend depuis 7h. Notre avion est parti. Nous n'avons pas pu embarquer, car Air France a privilégié notamment les familles. On nous a placés sur une liste d'attente en nous expliquant que l'on pourrait peut-être prendre un avion à 12h30, affrété par une autre compagnie. C'est honteux!», s'est ainsi emporté Franck Pivert, 39 ans.

À Nice (sud-est), troisième aéroport de France, trois vols Air France ont été annulés à destination de Paris et cinq à Marseille (sud-est) en direction de Roissy et Orly.

À Toulouse (sud-ouest) trois vols sur quinze ont été annulés. Sur l'ensemble de la journée, Air France a prévu d'en annuler 14, selon un porte-parole de l'aéroport.

Ce conflit survient alors qu'Air France a replongé dans le rouge, avec une perte de 200 millions d'euros, et tente de trouver des sources d'économies pour améliorer sa compétitivité.