Les entreprises publiques pourraient éviter des actions contraires à l'éthique si les administrateurs étaient prêts à brasser la cage et prendre des décisions comme si les compagnies étaient de propriété familiale, a affirmé, mardi, par vidéoconférence à Montréal, l'un des principaux acteurs condamnés dans le scandale Enron.

Andrew Fastow, le directeur financier d'Enron congédié peu avant la déclaration de faillite de la société énergétique en 2001, a déclaré lors d'une conférence sur la gouvernance que la seule question que la plupart des conseils d'administration pose est de savoir si une mesure est légale, et non si elle est correcte d'un point de vue éthique.

Les conseils devraient plutôt évaluer si une décision est dans les meilleurs intérêts d'une entreprise qui serait léguée à ses petits-enfants, a affirmé M. Fastow dans sa première allocution devant un auditoire canadien.

La Canadian Society of Corporate Secretaries a dit avoir invité M. Fastow à prendre la parole car il symbolise tout ce que les professionnels de l'industrie tentent d'éviter de reproduire.

M. Fastow a purgé six ans de prison après avoir plaidé coupable à des accusations reliées au stratagème financier complexe ayant dissimulé des pertes de la société énergétique Enron.

L'homme de 53 ans a dit avoir tiré profit de zones grises dans des règles comptables pour faire avancer des stratagèmes approuvés par le conseil d'Enron ayant exagéré la santé financière de l'entreprise.

Depuis Houston sur vidéo, M. Fastow a dit croire que bon nombre d'entreprises misaient encore sur des pratiques comptables légales et des règles que la plupart des gens jugeraient contraires à l'éthique.

Il a soutenu que beaucoup trop de conseils d'administration hésitaient à faire des remises en question difficiles à l'égard de la direction.