L'Union des consommateurs est loin d'être satisfaite des nouvelles règles fédérales en matière de cartes bancaires prépayées, estimant que celles-ci ne vont pas assez loin pour contrer les frais abusifs qui peuvent, dans le pire des cas, gruger la quasi-totalité de la valeur de ces cartes.

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a annoncé mercredi que les émetteurs de cartes bancaires prépayées ne pourront plus imposer de date limite à l'utilisation des fonds et ne pourront plus imposer des frais de tenue de compte durant une période d'au moins un an suivant l'émission de la carte. Ils devront de plus afficher clairement sur l'emballage des cartes tous les frais applicables.

Bien qu'il s'en réjouisse, l'organisme de protection des consommateurs déplore que les émetteurs de ces cartes, les grandes compagnies de crédit telles que American Express, Visa et MasterCard, puissent toujours agir à leur guise en ce qui a trait à une multitude d'autres frais.

L'Union des consommateurs note avoir recensé, dans le pire des cas, des frais pouvant atteindre 24 $ en un mois pour une carte ne valant que 25 $.

Ainsi, l'organisme a constaté dans le cas d'une carte Visa rechargeable de Poste Canada que l'utilisateur devait débourser 15 $ en frais d'activation, 3$ en frais de gestion mensuelle, 2 $ s'il utilisait un guichet ou obtenait une avance de fonds, 1 $ s'il plaçait un appel au service à la clientèle et 3 $ pour recharger la carte, soit un total de 24 $ pour une carte qui valait, en principe 25 $, mais dont la valeur réelle, en bout de ligne, n'était plus que de 1 $.

L'Union des consommateurs fait valoir qu'il est de loin préférable, dans ces conditions, d'utiliser de l'argent comptant ou une carte de débit. L'organisme note que les frais des cartes prépayées sont de loin beaucoup plus élevés que ceux exigés pour l'utilisation d'une carte de crédit, ce qu'il juge absurde puisqu'il ne s'agit pas d'argent prêté, mais bien de l'argent du consommateur lui-même, déboursé pour acheter la carte.