La réforme en cours de la finance mondiale entraînera une hausse «modérée» des taux d'intérêts appliqués par les banques aux États-Unis, en Europe et au Japon, sans toutefois mettre en péril l'économie dans son ensemble, selon un rapport d'experts du FMI publié mardi.

«La réforme financière a un prix», estiment les deux auteurs du Fonds monétaire international.

Elle «devrait se traduire sur le long terme par une hausse modérée des taux d'intérêt bancaires aux États-Unis, en Europe et au Japon», écrivent ces économistes, en se référant à l'accord international de réglementation bancaire dit de Bâle III, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier.

Adoptées en septembre 2010, ces nouvelles normes imposent notamment aux banques de renforcer leurs fonds propres pour mieux se prémunir d'un risque de faillite.

«Les niveaux requis en terme de capital et de liquidités conduiront à une hausse des coûts appliqués aux emprunteurs, affectant les clients des banques, les employés et les investisseurs», ajoute le FMI.

Avec cette réforme, les taux d'intérêt pourraient sur le long terme augmenter en moyenne de 28 points de base aux États-Unis, de 17 en Europe et de 8 au Japon, selon ce rapport qui souligne la «grande incertitude» entourant ces estimations.

Les économistes du FMI estiment toutefois que les banques ont la «capacité de s'adapter» à ces changements sans prendre des mesures qui nuiraient à l'économie dans son ensemble.

La mise en oeuvre des accords de Bâle III soulève de nombreuses réticences de la part des banques, déjà confrontées à la crise de la dette.

En Allemagne, la fédération des banques privées (BdB) avait fin août appelé à repousser d'«au moins un an» l'entrée en vigueur de la réforme.

La Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a, elle, prolongé sa période de consultations sur le sujet jusqu'à fin octobre. En 2011, la banque américaine JPMorgan Chase avait jugé ces nouvelles normes «antiaméricaines».