La première banque suisse UBS (UBS) a surpris mardi les investisseurs en publiant un bénéfice net largement supérieur aux prévisions des analystes, grâce à des éléments exceptionnels qui sont venus partiellement gommer l'impact de la fraude massive.

La première banque suisse UBS a surpris mardi les investisseurs en publiant un bénéfice net largement supérieur aux prévisions des analystes, grâce à des éléments exceptionnels qui sont venus partiellement gommer l'impact de la fraude massive.

Le profit net entre juillet et septembre est ressorti en baisse de 39% à 1 milliard de francs suisses (1,14 milliard de dollars CAN), nettement mieux que les 252 millions anticipés par les analystes interrogés par l'agence financière AWP.

Cette annonce a fait grimper l'action UBS, qui prenait 2,24% à 11,39 francs suisses, dans un marché en baisse de 0,42% à 9h21 GMT (5h41 à Montréal).

«Avec ce bénéfice, UBS a réussi son effet de surprise», ont estimé les analystes de Wegelin, ajoutant cependant que la banque avait notamment usé «d'astuces comptables» pour arriver à ce résultat.

L'établissement zurichois a en effet profité de plusieurs éléments exceptionnels, dont un gain de 1,8 milliard de francs suisses (contre 1,5 milliard attendus) sur les propres crédits, un profit de 722 millions résultant d'une plus-value sur la vente de placements et un crédit d'impôts net de 40 millions.

Les dégâts occasionnés par la fraude d'un courtier à Londres, Kweku Adoboli, ont par ailleurs été revus à la baisse à 1,8 milliard de francs suisses (2,05 milliards CAN) contre 2,3 milliards de dollars (2,6 milliards CAN) initialement annoncés.

UBS a par ailleurs subi des charges de restructuration de 387 millions de francs suisses sur la période.

L'établissement a admis que «certains contrôles internes n'étaient pas efficaces».

Face à la fraude, qui a conduit à la démission d'Oswald Grübel de son poste de directeur général et au départ des responsables de la division à l'origine de l'incident, la banque a insisté qu'elle continuait à faire le ménage dans ses rangs.

«Nous nous engageons à répondre à toutes les conclusions» de l'enquête sur cette fraude, a précisé le directeur financier Tom Naratil, ajoutant qu'UBS était disposée à «prendre toutes les mesures supplémentaires nécessaires contre les individus responsables de ces défaillances».

Concernant l'activité de la banque, la plus mauvaise performance a été réalisée par la banque d'affaires, qui a creusé au troisième trimestre sa perte avant impôts à 650 millions de francs suisses, contre 406 millions il y a un an, en raison des conditions de marchés difficiles.

Les afflux nets d'argent nouveau, qui démontrent la confiance des clients dans la banque, ont quadruplé sur un an à 4,9 milliards de francs suisses.

«Nous avons travaillé dans un environnement difficile, où nous avons enregistré une hausse de la volatilité sur les marchés en raison de l'accroissement des craintes concernant la dette dans la zone euro et des données économiques plus mauvaises», a indiqué M. Naratil, lors d'une conférence de presse téléphonique.

UBS a par ailleurs averti que les perspectives de croissance économique mondiale continuaient «de dépendre dans une large mesure des solutions satisfaisantes qui seront apportées au problème de la dette souveraine dans la zone euro et des incertitudes qui affectent le secteur bancaire».

Face à une telle situation, «les conditions du marché et l'activité de négoce ont peu de chance de s'améliorer de manière notable, ce qui pourrait créer des obstacles pour la croissance des revenus et de la collecte d'actifs», a souligné la banque.

La banque zurichoise a fortement réduit son exposition brute à la dette souveraine grecque, qui est passée de 158 millions de francs suisses fin août à 64 millions fin septembre.