Deux autres succursales de la Société québécoise du cannabis viennent d'être officiellement syndiquées, cette fois à Trois-Rivières et Mascouche.

C'est le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools, rattaché à une fédération de la CSN, qui a syndiqué ces salariés.

Il s'agit d'une première percée à la Société québécoise du cannabis pour la centrale syndicale. Jusqu'ici, le seul syndicat qui avait vu ses requêtes en accréditation acceptées à la SQDC est celui des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce, affilié à la FTQ.

La présidente du Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ, Katia Lelièvre, a mentionné que ces travailleurs pourront mettre sur pied leur syndicat autonome et se donner leurs propres règles de fonctionnement. « Les salariés de la SQDC seront entièrement maîtres de toutes leurs décisions, notamment en ce qui a trait à la négociation d'une première convention collective », a-t-elle précisé.

Les deux autres succursales de la SQDC qui sont présentement dotées d'un syndicat des TUAC-FTQ sont celles de Rimouski et Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal.

La SQDC compte 12 succursales dans l'ensemble du Québec.

D'autres requêtes en accréditation syndicale sont encore à l'étude, à la fois par établissement et une autre globale incluant plusieurs succursales, qui a été déposée par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) aussi affilié à la FTQ. La première requête globale, qui avait été déposée par le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ, avait été rejetée, faute d'appuis suffisants.

Le syndicat des TUAC attend également le résultat du vote qui a été ordonné pour vérifier la volonté d'adhésion des salariés dans les succursales de Mirabel et Sainte-Foy. Un tel vote est ordonné quand le syndicat n'a pas obtenu 50 % des voix, mais a tout de même franchi le seuil des 35 % d'adhésion.

Congédiements à cause de l'âge, dit le SCFP

Au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, jeudi, Mathieu Dumont, coordonnateur du service de syndicalisation au SCFP, a précisé qu'entre 20 et 25 employés sur 190 de la SQDC seraient ainsi visés, parce qu'ils ont 18, 19 ou 20 ans.

La Presse canadienne a obtenu copie de la lettre qui a été adressée à la direction des ressources humaines de la Société du cannabis par le SCFP, qui est affilié à la FTQ.

« Vous n'êtes pas sans savoir qu'à compter du dépôt d'une requête en accréditation, conformément au Code du travail, l'employeur ne peut modifier les conditions de travail sans le consentement écrit de l'association requérante », écrit le syndicat.

Le SCFP a déposé des requêtes en accréditation, dont une qui engloberait les salariés de plusieurs succursales, mais il attend encore la réponse.

« C'est surprenant que l'employeur annonce des mises à pied à des salariés sans jamais avoir parlé avec aucun des syndicats qui sont les agents négociateurs dans le dossier. On est extrêmement surpris », a tonné M. Dumont.

Il souligne d'ailleurs la contradiction qui existe entre la situation à la SQDC et celle qui prévaut dans les épiceries et dépanneurs, où l'on vend bière, vin et cigarettes.

« Pour nous, ça constitue vraiment quelque chose de discriminatoire. On sait très bien que quelqu'un peut vendre de l'alcool dans un dépanneur à l'âge de 16 ans, même s'il n'a pas le droit d'en consommer. Alors on trouve que c'est une vision un peu abusive du projet de loi qui a a été faite par la direction de la SQDC », a critiqué M. Dumont.

Le projet de loi déposé par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, prévoit en effet de hausser à 21 ans l'âge minimal requis pour acheter du cannabis, en posséder et accéder à un point de vente de cannabis.

Au moment d'écrire ces lignes, la SQDC n'avait pas encore rappelé La Presse canadienne.