SNC-Lavalin a marqué le paysage canadien avec de grands chantiers. L'entreprise qui a, trop souvent à son goût, fait la manchette pour des allégations de corruption au cours des trois dernières années lance une campagne de communications afin de faire connaître ses réalisations concrètes.

Cette campagne est dévoilée à la télé, notamment, alors que l'entreprise vient de remporter le contrat du nouveau pont Champlain. Sous le thème «Fiers de bâtir l'avenir», l'agence de communications Cossette a mis l'accent à la fois sur les projets de SNC-Lavalin et sur ses 40 000 employés qui ont contribué à les mener à terme (ligne ouest du train léger sur rail de Calgary, barrage Daniel-Johnson, salle de l'OSM...).

«On a fait un sondage à travers le Canada pour savoir ce que les Canadiens comprenaient de nous, explique Isabelle Perras, vice-présidente, communications mondiales d'entreprise de SNC-Lavalin. On a vu qu'on connaissait mal SNC et ce qu'elle fait.»

«Tout le monde connaît le nom SNC-Lavalin, mais il y avait un manque de familiarité, surtout au Canada anglais», ajoute Marie Vaillancourt, vice-présidente, produit intégré, de Cossette. On a donc décidé de mettre de l'avant les actifs importants de l'entreprise, soit ses employés et leurs réalisations qui touchent tout le monde. Et on a choisi des images de produits finis plutôt que de chantiers pour rendre ça le plus concret possible.»

Cette campagne sert de clé pour découvrir l'entreprise et non d'outil pour redorer son image, notamment ternie par des dirigeants accusés de corruption et qui ont versé des pots-de-vin à la famille Khadafi. «On ne redore pas une entreprise avec une campagne de pub, note Isabelle Perras. Il y a eu un changement de gouvernance depuis. SNC a une nouvelle direction depuis 2013. On a beaucoup travaillé et entrepris des changements avant de lancer cette campagne. Là, on est rendus à parler d'autres choses. Les gens sont capables de faire la part des choses entre ce que quelques individus ont fait et ce qu'on a réalisé ici.»

La campagne mise justement beaucoup sur les projets canadiens «plutôt que sur des grands projets industriels non visibles ici, résume Isabelle Perras. Mais sur notre microsite, on a un volet international. Parce qu'il est aussi interactif, nos employés peuvent y ajouter des projets auxquels ils ont participé».

Par ailleurs, dans un souci de transparence, SNC-Lavalin continue de répondre aux questions du public sur ses plateformes numériques. «Toute entreprise devrait le faire et entretenir un tel lien», estime Marie Vaillancourt.