Le groupe Sinclair Broadcast Group, à la ligne éditoriale conservatrice et perçu comme soutien de Donald Trump, renonce à racheter son concurrent Tribune Media, opération qui en aurait fait un géant de la télévision locale aux États-Unis.

Depuis l'annonce de cette acquisition, début mai 2017, la perspective de voir une même société contrôler plus de 200 stations locales, couvrant 72% de la population, avait suscité de nombreuses réserves.

Dans un premier temps, l'autorité fédérale des communications (FCC) avait été accusée de favoriser cette union, vue d'un bon oeil par l'administration Trump.

Mais elle a ensuite exigé de Sinclair qu'il se sépare de plusieurs antennes locales pour ne pas se retrouver en situation de dominer certains marchés.

Pour tenter de rassurer les régulateurs, le groupe s'était engagé à céder 23 stations, mais la FCC avait dénoncé, dans plusieurs cas, des montages qui permettaient au groupe de conserver le contrôle de ces chaînes.

La FCC a donc demandé, dans une lettre datée du 18 juillet, que l'opération soit suspendue dans l'attente d'engagements plus probants.

Estimant que Sinclair avait agi de mauvaise foi et adopté une attitude «agressive» avec les régulateurs, Tribune Media a annoncé jeudi qu'il assignait son concurrent en justice.

Le débat concernant cette acquisition avait pris de l'ampleur après que Sinclair a contraint en mars les présentateurs de ses journaux télévisés à lire le même message reprenant la rhétorique de Donald Trump.

Il accusait plusieurs médias de diffuser des fausses informations (fake news) pour tenter de «contrôler exactement ce que (pensaient) les gens», ce qui représentait un «danger pour la démocratie».

Une enquête du Washington Post, publiée en décembre 2016, avait affirmé que la couverture des chaînes de Sinclair durant la campagne présidentielle avait été «favorable» à Donald Trump de manière «disproportionnée».