Caracas a déposé mardi « une plainte » contre les États-Unis auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour dénoncer les sanctions américaines et d'autres « mesures coercitives de restrictions commerciales » visant le Venezuela.

« Le Venezuela dépose une plainte dans le cadre de l'OMC, visant les mesures imposées par les États-Unis aux marchandises et aux services », a annoncé l'OMC sur son site internet.

Comme le stipulent les règles de fonctionnement de l'organe de règlement des différends de l'OMC, Caracas a concrètement demandé mardi l'ouverture de consultations avec les États-Unis au sujet des mesures affectant les marchandises et les services d'origine vénézuélienne.

La demande de consultations constitue le point de départ formel de la procédure de règlement des différends dans le cadre de l'OMC.

Les consultations donnent aux parties l'occasion d'examiner la question et de trouver, si possible, une solution satisfaisante. Au bout de 60 jours, si les consultations n'ont pas permis de résoudre le différend, le Venezuela pourra demander que la question soit soumise au processus juridictionnel d'un groupe spécial au sein de l'OMC.

Dans un document distribué mardi par le Venezuela à l'OMC, Caracas a défendu son action auprès de l'organe de règlement des différends en faisant valoir que « les États-Unis ont imposé certaines mesures coercitives de restriction commerciale visant la République bolivarienne du Venezuela, dans le contexte de tentatives d'isolement économique du Venezuela ».

Selon l'OMC, le Venezuela a allégué que « certaines lois et réglementations des États-Unis relatives aux marchandises d'origine vénézuélienne, à la liquidité de la dette publique vénézuélienne, aux transactions en monnaie numérique vénézuélienne, et à la Liste des ressortissants et d'autres personnes spécialement désignés, sont incompatibles » avec les règles internationales de l'organisation internationale basée à Genève.

Les relations entre les États-Unis et le Venezuela sont très tendues actuellement, alors que le successeur d'Hugo Chavez, Nicolas Maduro, fait face à une grave crise politique et économique.

Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole du monde, mais il est asphyxié par une profonde crise économique et se trouve sous le coup de sanctions financières des États-Unis qui ont été renforcées depuis 2015. Ces sanctions visent notamment des responsables vénézuéliens accusés de violations des droits de l'homme.

Washington a encore imposé mardi de nouvelles sanctions financières pour corruption contre plusieurs individus et entreprises au Venezuela, dont le propriétaire de la chaîne de télévision Globovision et une ancienne responsable du Trésor vénézuélien, a indiqué un communiqué du Trésor américain.

Début novembre, la Maison-Blanche avait aussi imposé de nouvelles « dures » sanctions, notamment dans le secteur de l'or, contre le Venezuela, accusé de faire partie, avec Cuba et le Nicaragua, d'une « troïka de la tyrannie » en Amérique latine.