La croissance de l'activité privée dans la zone euro a continué de ralentir en février, l'indice «PMI» composite s'affichant à 52,7, son plus faible niveau depuis janvier 2015, selon la première estimation mensuelle publiée lundi par le cabinet Markit.

Avec un indice à 52,7 contre 53,6 en janvier, «l'activité économique de la zone euro enregistre sa plus faible croissance depuis plus d'un an et les tensions déflationnistes s'intensifient en février», précise le cabinet dans un communiqué.

Lorsque le PMI est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.

En février, l'indice a ralenti pour le deuxième mois consécutif. En janvier il s'affichait à 53,6 contre 54,3 en décembre. Cela traduit «un nouvel affaiblissement de la hausse des nouvelles affaires», d'après Markit, qui signale notamment «un retour à la contraction» pour l'économie française.

Dans l'industrie manufacturière, poursuit le cabinet, la production en zone euro enregistre «sa plus faible expansion depuis décembre 2014 (et se rapproche ainsi de la stagnation), tendance que les entreprises interrogées attribuent à un nouvel affaiblissement de la croissance des nouvelles commandes», y compris à l'export.

«Si le secteur des services enregistre de meilleures performances, la croissance de l'activité des prestataires de services ralentit néanmoins à son plus bas niveau depuis janvier 2015», est-il encore souligné. «Les perspectives d'activité à 12 mois se dégradant en outre fortement dans ce secteur, la faiblesse de la conjoncture devrait perdurer au cours des prochains mois».

Pour Chris Williamson, économiste chez Markit, «le repli de l'indice PMI de l'eurozone en février augmente fortement la probabilité d'une accélération des mesures de relance de la BCE en mars».

La Banque centrale européenne «n'hésitera pas» à agir lors de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs, le 10 mars, en cas d'augmentation des risques pour la stabilité des prix, avait dit le 15 février son président Mario Draghi.

«Les tensions déflationnistes s'accentuent en février, les prix de vente des biens et des services enregistrant leur plus forte baisse depuis un an», fait valoir lundi le cabinet Markit, «le climat concurrentiel incite en effet les entreprises à réduire leurs tarifs afin de stimuler les ventes».

En France, l'activité globale «recule pour la première fois depuis janvier 2015, la production manufacturière comme l'activité des prestataires de services diminuant en février», ajoute-t-on de même source.

Quant à l'Allemagne on y enregistre une poursuite de la progression de l'activité, mais le taux de croissance est «à son plus bas niveau depuis sept mois».

Dans la zone euro, «la croissance de l'économie devrait ainsi ralentir et afficher un rythme inférieur à 0,3% au premier trimestre 2016», prédit M. Williamson, jugeant «très peu probable» un rebond de l'activité en mars.

Cette première estimation de l'indice PMI pour février montre que la zone euro est «clairement» affectée par la faiblesse de l'activité mondiale, fait remarquer Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight. Ses exportations fléchissent, ce qui, par ricochet, pourrait avoir des effets néfastes sur l'emploi, l'investissement et la consommation des ménages, ajoute-t-il.