L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé d'un cran la note de la dette souveraine à long terme du Brésil de BB+ à BB, avec «perspective négative», invoquant les «considérables défis économique et politique» du géant émergent d'Amérique latine.

S&P a également abaissé la note de la dette du Brésil en monnaie locale de BB à BBB-.

«Nous nous attendons à un processus d'ajustement plus long que prévu, à une correction plus lente de la politique budgétaire ainsi qu'à une nouvelle année de forte contraction économique», a expliqué S&P pour justifier sa décision.

S&P avait relégué le 9 septembre le Brésil parmi les emprunteurs «spéculatifs», en abaissant sa note de BBB- à BB+, avec une perspective négative. Elle avait été imitée par l'agence Fitch en décembre.

L'économie brésilienne s'est contractée de 3,1% en 2015, selon les estimations du gouvernement.

Le Fonds monétaire international (FMI) estime que le PIB brésilien reculera de 3,5% en 2016 et enregistrera une croissance nulle en 2017.

Cela représenterait la pire période de récession depuis les années 1930 pour la septième économie mondiale, fortement pénalisée par l'effondrement du cours des matières premières, en particulier du pétrole, et la forte dévalorisation du réal face au dollar qui alimente un taux d'inflation supérieur à 10%.

S&P s'alarme également dans son communiqué de la dégradation des déficits publics et de la dette nette du Brésil, qui représentent respectivement 7% et 60% du PIB, ainsi que du poids de la dette du géant pétrolier public Petrobras.

L'agence met en doute la capacité du gouvernement brésilien à adopter les mesures d'ajustement nécessaires.

Le Brésil est également en proie à une profonde crise politique marquée par une procédure de destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff qui paralyse l'activité du parlement.

Le gouvernement éprouve les pires difficultés à faire adopter des mesures d'ajustement impopulaires.