Syriza, le parti de gauche radicale d'Alexis Tsipras est en train d'élaborer un programme «parallèle» à celui signé récemment avec l'UE pour «compenser les répercussions négatives des mesures de rigueur», a indiqué mardi la porte-parole du gouvernement Olga Gerovassili.

«Nous avons des obligations provenant de cet accord (avec l'Europe) qu'on va remplir, mais nous avons aussi un programme parallèle visant à compenser les répercussions défavorables (de l'austérité) sur les plus démunis», a révélé la porte-parole du gouvernement Olga Gerovassili lors d'un entretien à la radio RealFM.

Elle a indiqué que ce programme «parallèle ne compromettrait pas» le nouveau plan de sauvetage signé récemment entre Athènes et l'UE, comprenant un prêt de 86 milliards d'euros au pays assorti de nouvelles mesures d'austérité.

Ce programme parallèle sera annoncé prochainement lors du lancement officiel de la campagne électorale et comprendra des actions «parallèles à celles du programme européen», a expliqué Olga Gerovassili.

Une réunion des députés, membres des conseils municipaux et du comité central du Syriza est prévue ce week-end pour finaliser ce programme et rassembler le parti, selon le secrétariat politique du parti.

Après avoir perdu sa majorité parlementaire lors de l'adoption du nouvel accord controversé avec l'Europe, le Premier ministre Alexis Tsipras a décidé de démissionner et de recourir à des élections anticipées, en espérant raffermir sa majorité. Mais cette décision a affecté la cohésion de son parti Syriza.

Au moins 25 députés sur les 149 du parti ont décidé dans la foulée de créer un nouveau parti anti-austérité, l'Unité populaire, sous l'égide de l'eurosceptique Panagiotis Lafazanis.

Certains députés du Syriza ont déjà indiqué qu'ils ne seraient pas de nouveau candidats lors des élections anticipées.

Iro Dioti, députée du Syriza, a déploré la poursuite «des politiques de rigueur qui frappent les jeunes» et le fait qu'Alexis Tsipras a eu recours à des élections sans respecter la décision des organes du parti qui souhaitaient la convocation d'un congrès pour discuter des problèmes internes du parti.

Pour sa part, le secrétaire du comité central du Syriza, Tassos Koronakis, a démissionné lundi en estimant que la convocation des élections avait été prise «sans suivre des procédures démocratiques». Il a aussi reproché aux supporteurs de Panagiotis Lafazanis d'«entrer en conflit avec Syriza et de signer la scission du parti».