La banque centrale chinoise (PBOC) a relevé légèrement vendredi, de 0,05%, son taux de référence du yuan face au dollar, inversant la tendance après les trois dévaluations successives des jours précédents.

L'institution a remonté à 6,3975 yuans pour un dollar, contre 6,4010 yuans la veille, le taux-pivot autour duquel le renminbi (autre nom de la monnaie chinoise) est autorisé à fluctuer, selon l'opérateur du marché des changes national.

Ce qui revient pour la PBOC à encourager l'appréciation du yuan, faisant marche arrière après avoir provoqué et accompagné les brutales dégringolades des derniers jours.

Dès jeudi, la banque centrale avait tenté de calmer l'affolement des marchés financiers mondiaux, expliquant qu'il s'agissait d'un «ajustement» technique de la valeur du renmibi à la réalité du marché.

«Cet ajustement est désormais pratiquement terminé» et une dépréciation prolongée n'aurait «aucun fondement», avait assuré Zhang Xiaohui, assistant du gouverneur de la PBOC.

«La banque centrale a tout à fait la capacité de maintenir le renminbi fondamentalement stable à un niveau raisonnable et équilibré», avait-il ajouté. La PBOC s'est dite prête à intervenir en cas de fluctuations trop violentes et de «distorsions».

Ces propos avaient semblé convaincre les investisseurs, alimentant un vigoureux rebond des places boursières en Asie comme en Europe.

La banque centrale chinoise avait abaissé mardi de quasiment 2% son taux-pivot du yuan, une annonce qui avait fait l'effet d'un coup de tonnerre sur les marchés financiers.

Cette soudaine dévaluation avait été largement perçue comme une tentative de Pékin de revigorer ses exportations et l'activité, ravivant brusquement les inquiétudes sur la santé vacillante de l'économie chinoise.

La PBOC avait dévoilé de nouvelles réductions drastiques les jours suivants, de 1,6% mercredi puis de quasiment 1% jeudi, soit la plus brutale dépréciation du renminbi depuis deux décennies et la mise en place par Pékin du système de changes actuel.

Mais la banque centrale s'était soigneusement gardée de parler de dévaluation, expliquant avoir simplement modifié sa façon de calculer le taux de référence du yuan pour prendre davantage en compte la clôture de la veille sur le marché des changes, l'offre et la demande, et les cours des grandes devises.

La Chine continue d'encadrer étroitement la convertibilité du yuan, celui-ci ne pouvant fluctuer que dans une fourchette quotidienne de 2% de part et d'autre du taux-pivot déterminé par la PBOC.

Mais en décidant d'accompagner plus fidèlement les mouvements du marché, Pékin pourrait chercher à conforter les chances du renminbi d'intégrer le club des grandes monnaies mondiales de référence.

Et notamment d'être inclus dans les Droits de tirage spéciaux (DTS), l'unité de compte du Fonds monétaire international (FMI).