Johannesburg reste dans la course pour accueillir le siège de la future banque de développement des Brics, a affirmé vendredi l'Afrique du sud, contrairement aux affirmations de Moscou qui a assuré la veille que Shanghai avait été choisie.

«Il n'y a pas eu de décision sur le siège de la banque», a dit le ministre sud-africain du Commerce et de la l'Industrie Rob Davies lors d'une conférence de presse au Cap.

«L'Afrique du sud a fait part de notre désir de proposer Johannesburg comme siège» de cette banque dont la création figurera en tête du menu du sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) les 15 et 16 juillet à Fortaleza (Brésil).

La veille, le Kremlin avait annoncé que cette nouvelle institution serait basée à Shanghai.

La création de cette «nouvelle banque de développement», mais aussi d'un fonds commun de devises étrangères, est un objectif de longue date des Brics qui cherchent à concurrencer les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international), où ils s'estiment trop peu représentés.

Les aides au développement accordées par l'institution ne seront pas limitées aux Brics, ce qui ferait qu'une implantation en Afrique du Sud représenterait «un gros avantage» en vue de faciliter des projets dans l'ensemble du continent africain, a estimé Rob Davies.

Mais la Russie, par la voix de son ministre des Finances Anton Siluanov, a affirmé plus tôt cette semaine que l'établissement serait basé soit à Shanghai soit à New Delhi. M. Siluanov a expliqué aussi que son capital s'éleverait à 10 milliards de dollars (2 milliards par pays) mais que sa force de frappe pourrait être portée à 100 milliards de dollars au fil des ans.

Finalement, le conseiller du Kremlin chargé des relations internationales, Iouri Ouchakov, a tranché jeudi: «Le siège sera basé à Shanghai, c'est ce qui est retenu dans les documents».

Il a aussi précisé que «la Russie compte proposer d'étudier une série de questions, notamment la création d'une association énergétique des Brics chargée de garantir la sécurité énergétique, de conduire des enquêtes complexes et des analyses des marchés des hydrocarbures».