Le FMI a expliqué jeudi l'échec de son programme d'aide à l'Ukraine par le fait que les réformes qui y étaient liées ont été «insuffisamment contrôlées» par le gouvernement.

Le Fonds avait accordé en juillet 2010 à l'Ukraine une ligne de crédit de 15,3 milliards de dollars, mais n'a ensuite accepté de débloquer que 3,4 milliards, estimant que Kiev n'avait pas mis en oeuvre les réformes exigées en contrepartie.

En juillet, il avait annoncé son intention d'examiner les raisons de cet échec et c'est la conclusion de cet examen qui a été publiée vendredi par le conseil d'administration du Fonds, deux jours après l'annonce d'un accord controversé de l'Ukraine avec la Russie.

Le Conseil s'est réuni lundi pour étudier le cas ukrainien et a conclu que «le programme avait rapidement dévié de son cap, car les autorités avaient cessé de mettre en oeuvre les politiques convenues, ce qui est le signe d'un contrôle insuffisant», indique le Fonds dans un communiqué.

«Ce sont des problèmes qui avaient déjà fait dérailler des programmes précédents en Ukraine qui ont de nouveau entravé le programme approuvé en 2010», remarque le FMI, citant notamment la hausse des prix de l'énergie et la flexibilité des taux de change qu'il appelle de ses voeux.

La Russie a accordé mardi 15 milliards de dollars à Kiev en achetant des obligations ukrainiennes. Elle a réduit d'un tiers le prix du gaz qu'elle lui livre désormais au taux préférentiel réservé à certains autres pays de l'ex-URSS, et a levé les obstacles au commerce imposés ces derniers mois.

L'opposition ukrainienne, qui manifeste depuis près de quatre semaines contre le refus fin novembre du président Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'Union européenne, accuse ce dernier d'avoir «vendu» le pays à la Russie, qui cherche à convaincre Kiev d'entrer dans l'Union douanière qu'elle mène, aux côtés du Bélarus et du Kazakhstan.