Le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a jugé lundi que l'économie japonaise suivait le mouvement de reprise espéré par l'institut d'émission qui a considérablement assoupli sa politique monétaire en avril dernier.

«Notre objectif d'inflation annuelle de 2% est très ambitieux, car l'économie japonaise est plongée dans la déflation depuis une quinzaine d'années et les pressions déflationnistes sont bien ancrées», a expliqué M. Kuroda lors d'un discours au forum financier Paris Europlace à Tokyo.

Mais «l'économie japonaise suit le mouvement que nous espérions jusqu'à présent», a-t-il souligné.

En septembre, les prix à la consommation (hors produits périssables) ont progressé de 0,7% sur un an, tirés notamment par l'augmentation des tarifs de l'électricité et du carburant.

«Il y a encore beaucoup de chemin à accomplir avant d'atteindre l'objectif de 2% (mais) nous attendons une accélération du rythme», a ajouté le gouverneur.

La Banque du Japon  a décidé en avril d'élever la base monétaire au rythme annuel de 60 à 70 000 milliards de yens (620 à 725 milliards de dollars CAN) pour atteindre une inflation de 2% d'ici au début ou à la mi-2015, a répété son gouverneur en soulignant que ce rythme de 2% correspondait au niveau visé par la plupart des banques centrales de l'OCDE.

Considérée comme un niveau adéquat d'augmentation des prix, cette inflation espérée de 2% doit permettre, d'après la banque, d'encourager les entreprises et particuliers à emprunter pour investir et consommer, afin de favoriser in fine l'émergence d'un cercle économique vertueux.

«Il existe des risques que cette inflation soit plus basse ou plus haute, dans ce cas la banque centrale est prête à agir si nécessaire», a prévenu M. Kuroda.

L'assouplissement monétaire constitue l'une des trois «flèches» de la politique du premier ministre conservateur Shinzo Abe qui veut sortir la troisième puissance économique mondiale de la déflation et doper sa croissance.

Les deux autres «flèches» sont constituées par des dépenses budgétaires de soutien à l'activité, déjà mises sur les rails, et des réformes structurelles, encore au stade de projet, pour assouplir les règlementations trop contraignantes et favoriser les investissements des entreprises.

M. Kuroda s'exprimait dans le cadre du forum Paris Europlace, organisé chaque année à Tokyo pour favoriser les investissements nippons sur la place financière parisienne. Son délégué général, Arnaud de Bresson, a expliqué à l'AFP que la période semblait propice, au moment où des réformes du mode de financement de l'économie incitent les entreprises «à se tourner davantage vers le marché et un peu moins vers les banques que par le passé».

Paris Europlace coorganise mardi à Pékin un événement similaire à l'attention des investisseurs chinois.