Les dirigeants des trois grandes puissances économiques d'Asie du nord-est, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, ont annoncé dimanche de prochaines négociations sur la création d'une zone de libre-échange dans la région, alors que la demande ralentit en Europe et en Amérique.

«Les trois pays sont d'accord pour lancer des négociations sur une zone de libre-échange Chine-Corée du Sud-Japon d'ici la fin de l'année», a déclaré le premier ministre chinois Wen Jiabao, après avoir rencontré le président sud-coréen Lee Myung-Bak et le premier ministre japonais Yoshihiko Noda.

La création d'une zone de libre échange entre les trois économies phare de l'Asie du nord-est est un sujet récurrent depuis dix ans, avec le lancement d'une étude de faisabilité sur le sujet dès la fin 2002.

«L'Asie du nord-est est la région la plus dynamique au monde du point de vue de l'économie. Il y a donc un énorme potentiel pour que nos trois pays entretiennent une coopération plus étroite en matière de commerce et d'investissement», a déclaré Wen Jiabao à la presse à Pékin, où se déroule dimanche un sommet d'une journée entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

«La création d'une zone de libre-échange libérera la vitalité économique de notre région et donnera une forte impulsion à l'intégration économique en Asie de l'est», a-t-il ajouté.

Calculées en parité de pouvoir d'achat, les économies de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud représentent ensemble la première zone économique du monde, avant l'Union européenne.

Pour le Japon, ces négociations sur la création d'une zone de libre-échange s'ajouteront aux discussions qu'il conduit pour rejoindre le Partenariat trans-Pacifique (TPP), promu par Barack Obama et qui doit devenir la plus vaste zone de libre-échange du monde.

«Nous allons promouvoir en parallèle le TPP et l'accord de libre-échange trilatéral. Ces efforts bénéficieront les uns des autres», a assuré le premier ministre japonais.

Pékin, Tokyo et Séoul veulent ainsi renforcer le commerce à l'intérieur de leur zone, pour résister au ralentissement de la demande de leurs principaux clients à l'importation, l'Europe et l'Amérique du Nord.

«Lorsque l'économie est en crise, il devient plus pressant de créer des zones de libre-échange», a déclaré le président sud-coréen. «En temps de crise, si les pays veulent se protéger en adoptant des idées protectionnistes, la reprise économique est alors plus lente», a-t-il ajouté.

Les représentants des trois nations ont également signé dimanche, officiellement, un accord d'investissement conclu en mars, au terme de 13 rounds de discussions démarrées en 2007.

«Pour faciliter les investissements mutuels, il est important d'avoir un cadre légal, cela aidera nos entreprises», a déclaré Lee Myung-Bak.