Le ministre fédéral des Finances soutient que le gouvernement libéral cherche des moyens de rendre l'achat d'une maison plus abordable pour les Canadiens de la «génération du millénaire».

À l'issue d'un discours prononcé mardi en banlieue de Toronto, Bill Morneau a été interrogé sur ce qu'Ottawa prévoyait faire pour aider les premiers acheteurs à accéder à la propriété, sur fond de hausse des taux d'intérêt.

Le logement devrait être un enjeu de campagne pour les élections fédérales d'octobre et les principaux partis ont déjà commencé à se positionner.

M. Morneau a déclaré mardi que depuis son arrivée au pouvoir en 2015, le gouvernement libéral s'était concentré sur trois grands enjeux liés au logement : la pénurie de logements abordables au Canada, la flambée des prix de l'immobilier dans certains marchés et la garantie que les millénariaux puissent acheter leur demeure.

Le ministre a soutenu qu'Ottawa avait déjà adopté des mesures pour augmenter l'offre de logements abordables et pour assouplir les «marchés chauds» - dont Toronto et Vancouver - en présentant des simulations de crise visant à limiter la possibilité de contracter des prêts hypothécaires trop élevés pour ses moyens.

«La partie centrale - la grande partie centrale - est le logement abordable pour la génération du millénaire», a souligné M. Morneau, qui publiera son budget de l'année électorale dans les prochaines semaines. Cet énoncé budgétaire comprendra également les engagements de la plateforme libérale.

«C'est un véritable défi et nous examinons de nombreuses choses pour réfléchir à la manière dont nous pouvons aider à cet égard.»

M. Morneau n'a pas précisé quelles options étaient sur la table. Un porte-parole du ministre a ensuite refusé d'offrir plus de détails.

La hausse des prix dans certains marchés a suscité des inquiétudes chez les jeunes Canadiens, qui espèrent emprunter de l'argent pour acheter une maison.

Là où M. Morneau participait à un événement, à Aurora, ville située environ 50 kilomètres au nord de Toronto, le prix de l'immobilier a grimpé à peu près aussi vite que partout ailleurs. Selon le Toronto Real Estate Board, le prix moyen de tous les types de logements était de 810 000 $ en décembre. Les maisons individuelles sont affichées à plus de 918 000 $.

L'opposition se positionne

La députée conservatrice Karen Vecchio a déclaré mardi dans un communiqué que les politiques du gouvernement Trudeau, y compris sa taxe sur le carbone, rendaient le logement moins abordable.

«Les politiques de Justin Trudeau rendent la vie plus chère pour les Canadiens, poussant leur rêve de posséder une maison de plus en plus loin», a déclaré Mme Vecchio.

Lundi, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a proposé des initiatives qui contribueraient à la construction de 500 000 nouveaux logements abordables au Canada au cours des dix prochaines années.

M. Singh n'a donné que quelques détails, mais il a proposé de cesser d'appliquer la TPS au coût de la construction de nouveaux logements abordables, de subventionner les locataires qui consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement et de doubler le crédit d'impôt pour le premier logement pour les acheteurs, afin qu'il passe de 750 à 1500 $.

Stratégie des libéraux

À l'automne 2017, les libéraux ont dévoilé une stratégie nationale du logement de 40 milliards sur dix ans, présentée par le gouvernement comme un plan visant à augmenter le nombre de logements sociaux et de logements locatifs abordables.

Il a été conçu pour constituer l'inventaire de logements abordables du Canada et, à terme, offrir des avantages directs aux locataires afin de réduire le nombre de Canadiens qui restent ou qui deviennent sans-abri. Le gouvernement a insisté sur le fait que cette approche contribuerait également à rendre les maisons plus abordables dans des marchés tels que Vancouver en offrant aux jeunes Canadiens des options de location plus abordables, là où il en existe peu.

Dans leur programme électoral de 2015, les libéraux ont également promis d'améliorer le populaire Régime d'accession à la propriété, qui permet aux premiers acheteurs d'emprunter jusqu'à 25 000 $ sur leurs épargnes de retraite enregistrées afin de les utiliser dans l'achat d'une maison. Le montant doit être remboursé dans les 15 ans.

Mais les libéraux ne semblent pas pressés de respecter leur engagement, qui permettrait aux Canadiens touchés par des événements majeurs de leur vie - décès d'un époux, divorce ou prise en charge d'un parent âgé - de puiser dans leurs REER pour les aider à l'achat d'une maison.

Selon des documents internes obtenus par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, les libéraux avaient émis des doutes sur cette idée, puisqu'ils craignaient de jeter de l'huile sur le feu dans la situation des marchés immobiliers.