Les principaux actionnaires et associés fondateurs de Stella-Jones obtiennent près de 900 millions de dollars pour le reste de leurs actions du fabricant montréalais de poteaux de téléphone et de traverses de chemin de fer. C'est une page d'histoire qui se tourne pour l'entreprise fondée il y a 26 ans, qui verra ainsi ses bâtisseurs quitter le conseil d'administration dès le mois prochain, dans la foulée de la vente de leur participation de 31 % à fort escompte par rapport au cours boursier actuel.

L'ESCOMPTE

La transaction par laquelle Tom Bruce Jones et Gianni Chiarva se départissent de leur bloc de 21,5 millions d'actions s'effectue au prix unitaire de 40,63 $, l'équivalent d'un escompte d'environ 15 % par rapport au prix auquel l'action s'échangeait hier après-midi, juste avant l'annonce de l'opération. La décision de vendre prise par Tom Bruce Jones, 76 ans, de Glasgow, en Écosse, et Gianni Chiarva, 70 ans, de Milan, en Italie, s'explique par un désir de diversification et de planification successorale.

LA CAISSE

L'opération est exécutée en deux temps. Un bloc de 8,4 millions d'actions est vendu dans le cadre d'un placement dans le public par voie d'acquisition ferme. Le reste des actions, soit un bloc de 13,1 millions d'actions, est acheté dans le cadre d'un placement privé par un groupe d'investisseurs, dont fait partie la Caisse de dépôt et placement du Québec. D'ailleurs, l'emprise de la Caisse sur Stella-Jones passera de 4,5 % à environ 11 %. Parmi les autres investisseurs de ce groupe, on retrouve le Fonds de solidarité FTQ, la British Columbia Investment Management Corporation, GPI Capital, OMERS, le régime de retraite à prestations déterminées des employés municipaux de l'Ontario, ainsi que le PDG de Stella-Jones, Brian McManus, qui acquiert 50 000 actions.

LES RÉSULTATS

La direction de Stella-Jones a par ailleurs profité de l'occasion pour présenter les résultats préliminaires non audités du deuxième trimestre de son exercice financier dont la publication est prévue la semaine prochaine. Pour les mois d'avril, mai et juin, l'entreprise prévoit inscrire des revenus d'environ 662,3 millions, un chiffre supérieur au consensus des analystes recensés par Thomson Reuters, qui se situe à 629 millions. Le bénéfice brut de 79,6 millions prévu par l'entreprise devrait quant à lui être relativement conforme au consensus actuel des experts.