Le gouvernement américain a déconseillé aux banques américaines d'intervenir sur la prochaine émission d'obligations russes destinées aux étrangers, leur signalant que cela risquerait d'enfreindre les sanctions.

En réponse à des interrogations du secteur privé sur la possibilité de souscrire au projet d'émission d'un emprunt par la Russie, le Trésor et le département d'État américains ont fait savoir que cette activité serait «risquée», a-t-on indiqué jeudi de sources proches du dossier.

La Russie, qui prévoit d'émettre des obligations réservées aux étrangers pour environ 3 milliards de dollars, fait l'objet de sanctions économiques  adoptées en 2014 après son annexion de la Crimée. Ces sanctions touchent notamment les secteurs bancaire et pétrolier russes.

Même si la souscription à un emprunt russe n'est pas explicitement prohibée par les sanctions économiques, l'engagement de firmes américaines dans une telle transaction pourrait déboucher sur le financement de secteurs interdits par ces sanctions, a-t-on expliqué de même source.

«Au-delà du fait de s'assurer qu'elles ne violent pas les sanctions américaines liées à la situation en Ukraine, il est primordial que les entreprises privées aux États-Unis, en Europe et dans le monde comprennent que la Russie demeure un marché à haut risque tant qu'elle poursuit ses actions de déstabilisation en Ukraine», a indiqué à l'AFP une porte-parole du département d'État.

«Nous continuons d'être clairs avec les entreprises américaines sur le fait qu'un retour au "business as usual" avec la Russie comporte des risques pour leurs affaires comme leur réputation», ajoute le département d'État.

Selon le Wall Street Journal, la Russie a invité les banques européennes, chinoises, mais aussi américaines à souscrire au futur emprunt. Parmi les firmes de Wall Street approchées, figurent notamment Bank of America, Goldman Sachs, JPMorgan et Morgan Stanley, affirme le journal.

Pour protester contre le conflit dans l'est de l'Ukraine et l'annexion de la Crimée par la Russie, les États-Unis, avec l'Europe, ont adopté fin 2014 une série de sanctions notamment contre de grands groupes russes, comme le géant des hydrocarbures Rosneft, la banque Gazprombank, les grandes banques VEB et Sberbank, le conglomérat industriel Rostec et la branche pétrolière du géant Gazprom (Gazprom Neft).