Les consommateurs américains se sont montrés encore plus prudents le mois dernier, au coeur des turbulences sur les marchés, de la croissance nulle de l'emploi et des inquiétudes grandissantes quant à l'affaiblissement de l'économie.

Les ventes au détail ont stagné en août aux États-Unis après un gain plus modeste qu'on le croyait, en juillet, a rapporté mercredi le département du Commerce. Au même moment, les prix de gros sont demeurés inchangés.

Ces plus récentes données pourraient inciter la Réserve fédérale américaine à adopter des mesures de relance additionnelles la semaine prochaine.

«Ces deux rapports combinés mettent la table pour des actions additionnelles par la Fed», a dit Michelle Meyer, économiste chez Bank of America Merrill Lynch.

Wall Street a été peu affectée mercredi par les données décevantes sur les ventes au détail. L'optimiste croissant à l'égard de la capacité des leaders européens de contenir la crise de la dette a fait monter les titres.

Les ventes de véhicules automobiles ont ainsi diminué de 0,3 pour cent et celles des magasins de vêtements de 0,7 pour cent. Les ventes d'essence ont toutefois augmenté.

Le résultat des ventes en août a surpris plusieurs observateurs. Les données dévoilées par les détaillants et les concessionnaires au cours des dernières semaines laissaient en effet espérer un mois plus payant.

L'ouragan Irene a ébranlé les ventes sur la côte Est, ont soutenu des analystes. Mais plusieurs consommateurs ont été inquiétés par un mois sombre ayant fait resurgir le spectre d'une autre récession.

Au premier semestre, le produit intérieur brut des États-Unis n'a progressé que de 0,7 pour cent, son rythme le plus lent depuis la fin de la récession il y a deux ans. La création d'emploi a été nulle le mois dernier et le taux de chômage est demeuré à 9,1 pour cent.

Le cirque entourant le relèvement du plafond de la dette, la décote de la dette américaine par Standard & Poor's et le comportement tumultueux des marchés pendant l'été ont miné la confiance des ménages.

Les données sur les ventes au détail sont les premières indications d'importance sur les dépenses des consommateurs à être dévoilées pour le mois d'août. Les dépenses des consommateurs comptent pour 70 pour cent de l'activité économique.

La faiblesse de l'économie a par ailleurs contribué à contenir les prix.

Le département du Commerce a indiqué mercredi que son indice des prix des producteurs, qui mesure les changements de prix de produits avant qu'ils ne soient livrés aux consommateurs, était demeuré inchangé en août après une hausse de 0,2 pour cent en juillet. Un recul dans les prix de l'énergie a contrebalancé les coûts plus élevés pour les aliments.