Le président américain Barack Obama va créer jeudi par décret une commission composée de républicains et de démocrates destinée à résorber le déficit budgétaire, comme promis après qu'un tel dispositif eut été bloqué fin janvier au Congrès, a annoncé mardi un haut responsable américain.

«Jeudi, le président Obama va signer un décret établissant une commission nationale bipartite sur la responsabilité et la réforme fiscale», a précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat.

De même source, cette commission sera coprésidée par un ancien secrétaire général de la Maison-Blanche, Erskine Bowles, et un ancien numéro deux du parti républicain au Sénat, Alan Simpson.

M. Bowles, actuellement président de l'Université de Caroline du Sud, a été secrétaire général de la présidence américaine de 1996 à 1998, au début du second mandat du démocrate Bill Clinton.

De son côté, M. Simpson, ancien sénateur du Wyoming de 1979 à 1997, a été numéro deux des républicains à la chambre haute du Congrès américain de 1985 à 1995.

Le 27 janvier, pendant son discours sur l'état de l'Union, le président Obama avait annoncé sa décision de créer par décret cette commission, au lendemain du rejet par le Sénat d'un projet de loi créant une telle organisation.

«Nous sommes toujours confrontés au déficit massif qui était le nôtre quand j'ai pris mes fonctions», avait-il déclaré.

«Je vais signer un décret qui nous permettra d'avancer, car je refuse de transmettre ce problème aux prochaines générations d'Américains», avait-il ajouté, à propos de la commission bipartite qui devra «offrir une série de solutions précises avant une échéance définie».

M. Obama avait rappelé que le sauvetage de l'économie américaine lors de la crise de la fin 2008 avait accru l'endettement du pays de 1000 milliards de dollars.

Dans la même optique de maîtriser les déficits et la dette, M. Obama a promulgué vendredi dernier une mesure adoptée par les parlementaires, surnommée «Pay-as-you-go» et qui oblige l'État fédéral à ne dépenser que dans la limite des fonds disponibles.

Ce principe avait déjà été en vigueur aux États-Unis entre 1991 et 2002, puis avait été écarté par l'administration de George W. Bush.

La Maison-Blanche a dévoilé début février son projet de budget pour l'exercice 2011, qui devrait permettre de réduire le déficit grâce à la hausse attendue des recettes fiscales. Le déficit serait ramené à 1267 milliards de dollars, soit 8,3% du produit intérieur brut américain, contre un record de 1556 milliards (10,6% du PIB) prévu sur l'exercice 2010.

Selon les derniers chiffres disponibles du Trésor, la dette publique des États-Unis dépassait 12 349 milliards de dollars au 1er février.