Le gouvernement Trudeau ouvre la porte à une participation financière de groupes autochtones qui ont exprimé le désir d'investir dans le projet d'agrandissement de l'oléoduc Trans Mountain. Mais les discussions entourant une telle participation ne pourront avoir lieu qu'une fois que le cabinet aura approuvé le projet en question.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, qui est le ministre responsable de ce dossier au sein du gouvernement Trudeau, a indiqué hier que son ministère était prêt à étudier cette option si le cabinet fédéral décidait d'approuver le projet d'agrandissement de l'oléoduc Trans Mountain, qui relie les villes d'Edmonton, en Alberta, et de Burnaby, en banlieue de Vancouver, en Colombie-Britannique.

Au début de l'année, des groupes autochtones favorables au projet ont fait savoir au gouvernement Trudeau, en privé et devant les caméras, qu'ils souhaitaient devenir actionnaires du pipeline, acheté par le gouvernement canadien l'an dernier de la société américaine Kinder Morgan pour la somme de 4,5 milliards de dollars.

Rencontres en décembre

Des rencontres exploratoires à ce sujet ont d'ailleurs eu lieu en décembre dernier à Calgary entre les représentants du Conseil des ressources indiennes du Canada (CRIC) et de hauts responsables du ministère des Finances, a rapporté en janvier Radio-Canada. Le CRIC représente 134 Premières Nations du nord de l'Alberta qui détiennent des ressources pétrolières et gazières sur leur territoire.

« Depuis que le gouvernement du Canada a redémarré les consultations de la phase III du projet proposé d'agrandissement du réseau de Trans Mountain, des groupes autochtones ont fait part au gouvernement de leur intérêt d'y participer sur le plan économique, notamment par la participation au capital et par le partage des revenus. Le gouvernement se réjouit de cet intérêt et souhaite tenir des discussions à ce sujet dans l'éventualité où il déciderait d'approuver le projet », a affirmé hier le ministre Bill Morneau dans un communiqué de presse.

Le grand argentier a d'ailleurs envoyé une lettre en ce sens la semaine dernière aux groupes autochtones qui souhaiteraient investir dans le projet d'agrandissement, dont les coûts sont évalués à 9,7 milliards de dollars.

Dans cette lettre, le ministre Morneau indique que les discussions exploratoires, si elles ont lieu, devront respecter certains principes, à savoir que les communautés autochtones potentiellement touchées par ce projet « puissent avoir l'occasion d'y participer de manière significative, sur le plan économique » et que « le projet soit réalisé et exploité de manière commerciale », entre autres.