Les cours du pétrole ont reculé jeudi, mais sont restés proches de leurs plus hauts en quatre mois, au lendemain d'une chute des stocks de brut aux États-Unis et dans le sillage d'efforts de l'OPEP pour contrôler sa production.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clôturé à 67,86 dollars à Londres, en baisse de 64 cents par rapport à la clôture de mercredi.

À New York, le baril de WTI pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a cédé 25 cents à 59,98 dollars.

En cours d'échanges, le Brent a atteint 68,69 dollars et le WTI 60,39 dollars, leurs plus hauts en quatre mois.

Mercredi, les cours ont profité de la baisse des stocks de brut des États-Unis, selon les données hebdomadaires publiées par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie.

La forte baisse des stocks est venue des raffineries américaines qui ont transformé plus de brut, mais également des exportations en forte hausse.

« Les exportations américaines aident l'OPEP à atteindre son objectif de réduire les réserves des États-Unis, mais en même temps, cela ronge leur part de marché » étant donné la réduction de leur propre production, a remarqué Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires, dont la Russie, ont décidé lundi de remettre à juin la décision de prolonger ou non leurs efforts de limitation de la production.

Ces efforts visent officiellement à réduire les réserves mondiales. Mais malgré une hausse de 25,7 % pour le Brent et de 31,7 % pour le WTI depuis le début de l'année, ils restent plus bas qu'ils ne l'étaient en octobre, quand le Brent avait culminé à 86,74 dollars et le WTI à 76,90 dollars.

« L'épée de Damoclès qui menace le marché reste la tension entre la Chine et les États-Unis », a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM.

La croissance mondiale, et donc la demande de brut, est affectée par le conflit commercial qui oppose les deux plus grandes économies.

Entre la guerre commerciale et la baisse de la production du cartel et de ses partenaires, les observateurs du marché surveillent le compte Twitter du président américain Donald Trump, d'autant plus que ce dernier a à plusieurs occasions attaqué l'OPEP en lui demandant de produire plus.

« Au niveau actuel des prix de l'essence, ce sujet va redevenir une priorité politique », a prévenu Olivier Jakob.