Sept ans après la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2, Hydro-Québec continue de se défaire de ses équipements, et ces ventes en pièces détachées ont rapporté plus de 13 millions de dollars jusqu'à maintenant.

Et ce n'est pas fini, a indiqué hier le porte-parole de la société d'État, Francis Labbé. «Il reste encore de l'équipement qui pourra être revalorisé, notamment à partir de 2021 quand la mise en dormance de la centrale sera complétée», a-t-il précisé.

De l'équipement de manutention et de transport du combustible irradié deviendra alors inutile et pourra être mis en vente. Ça pourrait intéresser d'autres exploitants de centrales nucléaires au Canada, qui ont d'ailleurs acquis la plus grande partie des équipements vendus jusqu'à maintenant par Hydro-Québec.

Ces acheteurs ont acquis des génératrices, des vannes, des joints d'étanchéité et plusieurs autres pièces d'équipement spécialisé pour une valeur de 10,5 millions, indique un document obtenu en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Hydro allègue des raisons de sécurité pour ne pas identifier certains des acheteurs. Ainsi, un «véhicule blindé» a été vendu à un acheteur inconnu pour 190 476 $, et des «équipements liés à la sécurité des lieux» ont trouvé un nouveau propriétaire en contrepartie de 94 569 $.

Hydro-Québec a aussi récupéré pour elle-même beaucoup d'équipement de la centrale Gentilly-2, a fait savoir son porte-parole. Ces transferts à l'interne ne sont pas comptabilisés.

Un processus long et coûteux

Les sommes qui peuvent être récupérées de la vente de pièces d'équipement ne sont qu'une goutte d'eau comparativement au coût colossal des travaux en cours pour déclasser la centrale nucléaire.

Quelque 60 personnes sont toujours à pied d'oeuvre pour récupérer et transporter le combustible irradié dans des modules de stockage où il restera enfermé pendant 40 ans.

Cette étape devrait prendre fin l'an prochain.

Éventuellement, le combustible stocké sera acheminé vers un site d'entreposage permanent dont ni le lieu ni l'échéancier de construction ne sont encore connus. Gentilly-2 pourra ensuite être démantelée, ce qui est prévu pour 2065.

Le coût de la fermeture et du démantèlement de la centrale Gentilly-2 a été estimé à 2 milliards. Hydro-Québec a déjà radié en 2012 une somme de 1 milliard qui représente le coût des travaux de rénovation entrepris à la centrale avant que la décision soit prise de stopper le projet. Un autre milliard de dollars est prévu pour mener à terme le déclassement et le démantèlement de Gentilly-2, soit des débours de 25 à 30 millions par an, selon la société d'État.

- Avec William Leclerc, La Presse