Le chef de la direction de Barrick Gold a vivement critiqué lundi les dirigeants de Newmont Mining en décrivant sa vision de 18 milliards US pour un regroupement des deux géants miniers.

Le chef de la direction de Barrick, Mark Bristow, a déclaré qu'une combinaison des deux sociétés était « attendue depuis trop longtemps » et qu'elle serait « de loin supérieure » au projet d'acquisition de la vancouvéroise Goldcorp par Newmont.

En plus de soutenir que le plan de Barrick était financièrement supérieur, M. Bristow a affirmé que le projet de Newmont lui semblait « à la fois désespéré et bizarre ».

M. Bristow a fair valoir qu'une combinaison Newmont-Goldcorp n'avait aucun sens, car elle ne semblait « pas susceptible de procurer des avantages significatifs à leurs actionnaires », alors qu'une transaction Barrick-Newmont générerait 7 milliards US de synergies « instantanées ».

« C'est la raison pour laquelle nous avons, après quelques délibérations, décidé de faire une proposition non sollicitée, mais manifestement supérieure aux actionnaires de Newmont », a déclaré M. Bristow.

« En tant qu'équipe, nous ne pouvons attendre la fusion de Newmont et de Goldcorp, car nous ne voulons pas que les actifs de qualité inférieure de Goldcorp soient dans notre portefeuille. »

Le titre de Barrick a cédé 53 cents, soit 3,1 %, pour clôturer à 16,60 $ à la Bourse de Toronto, tandis que celui de Goldcorp a gagné 1 cent à 14,61 $.

À la Bourse de New York, l'action de Newmont a reculé de 38 cents US à 36,10 $ US.

Le projet d'accord avec Newmont intervient moins de deux mois après la fusion de Barrick avec Randgold Resources, qui a vu M. Bristow, le fondateur de Randgold, devenir chef de la direction de l'entité issue du regroupement.

M. Bristow a déclaré que Barrick avait tenté à plusieurs reprises de conclure un accord avec Newmont dans le passé, mais sans succès, pour « des raisons qui m'échappent » parce que les avantages sont « si évidents et convaincants ».

Newmont, établie près de Denver, a indiqué lundi qu'elle continuait de voir dans le rapprochement Newmont-Goldcorp la « meilleure occasion » pour ses actionnaires, mais que son conseil d'administration « évaluerait pleinement » la proposition de Barrick.

Cependant, le plan de Barrick « ignore les risques et exagère les bénéfices », a-t-elle précisé.

« Newmont avait déjà déterminé que le profil de risque et de rendement de Barrick était inférieur à bien des égards, notamment en tenant compte du modèle d'exploitation relativement inefficace de Barrick, du bilan médiocre en matière de rendement des actionnaires et du risque juridictionnel défavorable », a expliqué la société.

Dans le cadre de la proposition sans prime de Barrick, les actionnaires de Newmont recevraient 2,5694 actions de Barrick pour chaque action Newmont qu'ils détiennent. Les actionnaires de Barrick finiraient par détenir 55,9 % de la société fusionnée et le reste appartiendrait aux actionnaires de Newmont.

Barrick a déclaré que la société issue du regroupement égalerait le dividende annuel de 56 cents US par action de Newmont, ce qui, selon le ratio d'échange proposé, représenterait un dividende annuel pro forma de 22 cents US par action de Barrick, comparativement au dividende annuel actuel de 16 cents US de Barrick.

Sur la base du cours de clôture à la Bourse de Toronto vendredi, l'offre coûterait environ 44 $ CA par action de Newmont, soit 33,50 $ US. À cette valeur, l'offre pour Newmont s'élèverait à 17,8 milliards US.

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