Les cours du pétrole remontaient jeudi en cours d'échanges européens, s'approchant à nouveau du plus haut en quatre ans pour le Brent, dans un marché toujours inquiet de voir un manque d'offre mondiale.

Vers 10h, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 81,54 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance prenait 32 cents à 71,89 $ une heure après son ouverture.

La hausse hebdomadaire des stocks américains, qui avait provoqué la baisse des prix du brut mercredi, a vite été reléguée à l'arrière-plan alors que le secrétaire américain à l'Energie Rick Perry a affirmé devant la presse que le pays n'envisageait pas d'utiliser ses réserves stratégiques.

«Nous estimions qu'il y avait de bonnes raisons d'espérer que les États-Unis utiliseraient [ces stocks] puisque l'OPEP traîne les pieds pour compenser la perte de l'offre iranienne», a commenté Olivier Jakob, analyste chez PetroMatrix.

Les prix de l'or noir grimpent en effet alors que le marché peine à voir d'où pourraient provenir les barils qui compenseront les sanctions de Washington sur les exportations iraniennes, censées entrer en vigueur début novembre.

«Il ne faut pas oublier que les sanctions vont être appliquées deux jours avant les élections législatives aux États-Unis», ont rappelé les analystes de Commerzbank, qui notent que les prix de l'essence sont également à leur plus haut en quatre ans.

Dans ce contexte incertain, les analystes commencent à s'inquiéter des conséquences potentielles d'une brusque hausse des prix.

«À huit reprises sur les 30 dernières années, les cours du brut ont gagné plus de 80% en moins d'un an», ont noté les analystes de BNY Mellon Markets, qui soulignent cependant que «dans six de ces cas, le dollar s'affaiblissait», alors que le billet vert se renforce actuellement.

«Selon nos prévisions, le quatrième trimestre 2018 va être le plus tendu en plus d'une décennie, nettement plus que tous ceux de 2019», ont prévenu les analystes de Energy Aspects, qui notent que les problèmes de manque d'offre se situent principalement à court terme.