Moins d'un mois après avoir déclaré qu'elle n'augmenterait pas son offre visant à acquérir les actions qu'elle ne possède pas dans trois filiales nord-américaines, Enbridge a annoncé mardi que c'est précisément ce qu'elle entendait faire.

La société de pipelines, de services publics et d'électricité a indiqué mardi qu'elle augmenterait de 11,3 % l'offre qu'elle a présentée en mai pour Enbridge Income Fund Holdings, en plus de hausser respectivement de 8,7 % et 16 % celles visant deux filiales connexes, Enbridge Energy Partners et Enbridge Energy Management.

Les nouvelles offres, qui comprennent désormais une composante en espèces en plus des actions d'Enbridge pour les actions d'Enbridge Income Fund, portent la valeur totale estimée des opérations annoncées à environ 9,3 milliards $.

Combinée aux 4,3 milliards $ offerts dans le cadre d'une entente améliorée pour les parts de Spectra Energy Partners à la fin du mois d'août, la valeur totale du rapatriement de ses quatre filiales sera d'environ 13,6 milliards $, comparativement à 11,4 milliards $ en mai.

«À la conclusion de ces opérations de rachat, la consolidation de ces véhicules commandités simplifiera les structures d'entreprise et de capitaux d'Enbridge et regroupera tous les actifs de base liés aux canalisations de liquides et de gaz en une seule entité cotée en Bourse, au bénéfice de tous les actionnaires et porteurs de parts», a expliqué Enbridge dans un communiqué.

En vertu de l'entente, les actionnaires d'Enbridge Income Fund recevront 0,735 action d'Enbridge et 45 cents en espèces pour chaque action qu'ils détiennent. Ils auront également droit au dividende d'Enbridge au quatrième trimestre.

Les porteurs de parts d'Enbridge Energy Partners et les actionnaires d'Enbridge Energy Management recevront 0,335 action d'Enbridge pour chaque part ou chaque action.

Enbridge a lancé une opération en mai pour racheter toutes ses filiales de pipelines aux États-Unis, citant une décision de la Federal Energy Regulatory Commission américaine (FERC) rendue en mars, qui visait à mettre fin à certains échappements fiscaux dont elle profitait.

Ses rivales américaines des canalisations Williams et Cheniere Energy ont lancé en même temps des offres similaires, de plusieurs milliards de dollars, pour acquérir leurs filiales, pour la même raison.

En 2016, une cour d'appel américaine a indiqué que la politique fiscale de la FERC pouvait se traduire par une double récupération des coûts pour les SCP. Ces dernières sont des structures de sociétés exonérées d'impôt aux États-Unis qui versent leurs bénéfices aux investisseurs dans des distributions de type dividendes.

Enbridge a indiqué que la décision avait nui à ses filiales en réduisant leurs flux de trésorerie distribuables.

Elle a également précisé que leur solvabilité et leur capacité à collecter des fonds auprès des investisseurs étaient affaiblies, ce qui alimentait l'abandon d'actifs d'Enbridge visant à obtenir des liquidités pour soutenir la croissance de la société mère.

Seules Enbridge Energy Partners et Spectra Energy Partners sont des SCP, mais Enbridge a souligné que la décision de la FERC avait affecté négativement les quatre entreprises.

En août, Enbridge a indiqué qu'une ordonnance de la FERC datée du 18 juillet clarifiant la révision de sa politique fiscale pour les SCP «pourrait potentiellement améliorer la position de Spectra Energy Partners compte tenu de ses soldes d'impôts reportés historiques» et qu'elle était ainsi uniquement positive pour Spectra au sein des véhicules soutenus par la famille Enbridge.