Maintenant indépendant de fortune, le président du conseil d'administration d'Hydro-Québec, Michael Penner, entend consacrer le plus clair de son temps à la société d'État, du moins pour les mois à venir.

Mercredi, M. Penner, 47 ans, a annoncé la vente de son entreprise, Peds Chaussettes et Cie, au géant montréalais Gildan pour 55 millions US. Il l'avait acquise en 2006 de son père Harvey, qui l'avait lui-même achetée de la famille Simard dans les années 90. Longtemps appelée Bonneterie Richelieu, la firme a été fondée à Sorel il y a 82 ans.

« C'est comme un mariage, raconte Michael Penner au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse. Pour moi, c'est l'idéal. L'ADN de Gildan est très similaire au nôtre. Gildan, c'est une entreprise qui a débuté au Québec et c'est le même esprit entrepreneurial. Ça n'a pas été une décision facile à prendre, mais quand j'ai vu les occasions de croissance avec Gildan, ç'a été un déclencheur pour moi. »

Richelieu a fabriqué des chaussettes au Québec jusqu'en 2007, puis s'est transformé en concepteur, importateur et distributeur. En 2014, l'entreprise s'est relancée dans la production avec une usine ultramoderne installée dans un bâtiment de Caroline-du-Nord acquis dans le cadre d'une reprise de faillite, ce qui lui a valu des félicitations du président Barack Obama. Les ventes annuelles de Peds atteignent aujourd'hui 80 millions US.

Gildan a courtisé M. Penner pendant quatre ou cinq mois, relate l'entrepreneur, tout en précisant que des offres d'achat sont aussi venues d'acheteurs étrangers.

« À un moment donné, je pense qu'il faut passer le relais. Se joindre à Gildan, c'est comme jouer pour les Canadiens de 1956 ! »

- Michael Penner

Que fera maintenant celui qui avait surpris tout le monde en devenant président du conseil d'Hydro-Québec il y a près de deux ans ? « Rester à l'écoute. J'ai cinq jeunes enfants et j'ai beaucoup de travail avec cet emploi [chez Hydro]. Je suis très content de travailler avec eux autres pour le moment. C'est un travail passionnant, et j'adore ça. »

Comme président du conseil d'Hydro-Québec, M. Penner touche un peu plus de 60 000 $ par an. Il aide notamment le PDG Éric Martel à mettre en oeuvre la volonté du gouvernement d'accroître la présence internationale de la société d'État.