Les cours du pétrole ont baissé mardi, subissant le coup d'un net renforcement du dollar dans une actualité réduite et à la veille de chiffres hebdomadaires sur l'état de l'offre américaine.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août a perdu 59 cents à 44,65 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut pour livraison en septembre a reculé de 30 cents à 46,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«La séance a été très calme et les cours ont juste dérivé en baisse», a résumé Matt Smith, de ClipperData, voyant «deux facteurs» expliquant cette vague déprime.

D'abord, «on voit le dollar reprendre de la force», ce qui pèse en retour sur les échanges pétroliers, car ils sont libellés en monnaie américaine, a-t-il noté.

Le dollar évoluait au plus haut depuis quatre mois et s'appréciait notamment par rapport à l'euro, face aux inquiétudes persistantes sur l'économie européenne et aux doutes sur la façon dont la Banque centrale européenne (BCE) va y répondre cette semaine.

De plus, le billet vert, qui a largement regagné son statut de valeur refuge ces dernières semaines, a été recherché par les investisseurs, «après que le Fonds monétaire international (FMI) a souligné les risques liés au «Brexit»», a remarqué dans une note Tim Evans, de Citi.

Le FMI a abaissé mardi ses prévisions de croissance face à «l'incertitude exceptionnelle» créée par le vote britannique pour une sortie de l'Union européenne, dans un contexte de reprise déjà cahotante.

Plus spécifiquement à l'or noir, cette révision à la baisse fait craindre une «perspective abaissée pour la demande mondiale», a estimé Jasper Lawler, de CMC Markets.

Rééquilibrages techniques

Second facteur de prudence sur le marché du pétrole mardi: les investisseurs attendaient les chiffres hebdomadaires sur l'état de l'offre américaine, avec d'abord les estimations privées de la fédération American Petroleum Institute (API) mardi après la clôture, puis les statistiques officielles du département de l'Énergie le lendemain.

«Il y a un peu de nervosité, en particulier après les chiffres défavorables de la semaine précédente», a expliqué M. Smith.

Le DoE avait annoncé une baisse moindre que prévu des stocks de pétrole brut, tout en faisant part d'une nette hausse de la production américaine, alors que le déclin persistant de celle-ci contribuait à rassurer le marché depuis le printemps.

Désormais, «on s'attend à une baisse des stocks de brut et on peut trouver du soutien dans cette idée, mais d'un autre côté les réserves d'essence débordent vraiment», ce qui contribue à l'indécision du marché, a rapporté Bob Yawger, de Mizuho Securities.

Les investisseurs espèrent voir des signes concrets d'un rapide rééquilibrage entre l'offre et la demande mondiales et ces incertitudes ont beaucoup fait hésiter les cours la semaine précédente, sans qu'ils s'éloignent durablement des 45 dollars par baril.

Enfin, sur un plan plus technique, «on peut aussi remarquer des rééquilibrages dans les comptes des investisseurs à la veille de l'expiration du contrat pour août sur le WTI», a conclu M. Evans, soulignant que les volumes d'échanges étaient restés limités mardi.