Le pétrole a monté lundi, face à de nouvelles mesures de relance en Chine jugées de bon augure pour la demande d'or noir et des déclarations de l'Arabie saoudite relançant les espoirs d'une baisse concertée de l'offre.

Le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en avril a pris 97 cents à 33,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

« Les autorités chinoises ont pris de nouvelles mesures de soutien à l'économie... Et on sait bien que soutenir l'économie chinoise, cela revient à soutenir la demande de pétrole », a mis en avant Phil Flynn, de Price Futures Group.

La banque centrale chinoise (PBOC) a de nouveau abaissé le ratio de réserves obligatoires imposé aux banques, leur permettant ainsi d'accorder davantage de crédits, ce qui doit non seulement soutenir une activité économique à la peine, mais aussi éviter l'assèchement du système financier face aux fuites de capitaux.

Même si certains observateurs soulignent que c'est déjà la cinquième mesure de ce type depuis un an, « c'est assez pour redonner un peu d'appétit aux investisseurs pétroliers », a jugé M. Flynn. « L'idée, c'est que si la Chine agit ainsi, la demande de pétrole va rester solide. »

La semaine précédente, le marché pétrolier, qui est tombé au plus bas depuis 2003 en début d'année avant de timidement rebondir début février, a beaucoup fluctué face aux rumeurs sur une baisse concertée de l'offre entre grands pays producteurs, pour finalement enregistrer une hausse hebdomadaire minime.

Les investisseurs ont notamment été encouragés par l'annonce jeudi d'une nouvelle réunion à la mi-mars entre l'Arabie saoudite, le Qatar, le Venezuela - tous trois membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) -, et la Russie, qui avaient déjà convenus de geler leur production une dizaine de jours plutôt.

Lundi, l'Arabie saoudite a entretenu la flamme en « déclarant qu'elle ''cherche à stabiliser les marchés pétroliers, restera toujours en contact avec les grands producteurs pour limiter l'instabilité, et accueillera favorablement toute coopération'' », a rapporté Tim Evans, de Citi.

« Toutefois, même si les investisseurs optimistes prennent ceci comme un signe encourageant, on notera que, dans le même communiqué, le royaume annonce qu'il [...] reste décidé à gagner ''une partie plus importante de la demande mondiale'' », a-t-il immédiatement relativisé. « En d'autres termes, l'Arabie saoudite n'a rien changé à sa politique. »

Le niveau élevé de l'offre, que ce soit aux États-Unis, dans l'OPEP ou en Russie, a largement contribué à faire perdre aux cours deux tiers de leur valeur depuis la mi-2014.