La société TransCanada (T.TRP) a recruté un vétéran du secteur pétrolier récemment retraité pour l'aider à mener à terme son projet d'oléoduc Énergie Est au Québec ainsi qu'au Nouveau-Brunswick, a appris La Presse Canadienne.

Au cours de sa carrière, Louis Bergeron, qui a travaillé pendant plus de 30 ans chez Ultramar et Énergie Valero, a notamment piloté le projet Pipeline Saint-Laurent, un oléoduc de 240 kilomètres reliant la raffinerie Jean-Gaulin de Lévis au centre de distribution montréalais d'Ultramar.

Cet ingénieur de formation devient ainsi vice-président, Québec et Nouveau-Brunswick pour l'oléoduc Énergie Est. Il succède à Jon Van der Put, désormais responsable du secteur de la sécurité ainsi que des mesures d'urgence de TransCanada.

Un avis de nomination devrait être diffusé cette semaine à cet effet par l'entreprise.

M. Bergeron, qui avait quitté Énergie Valero le 1er mai dernier, a qualifié Énergie Est de «beau défi». En dépit de l'opposition de certains groupes écologistes et citoyens au projet, il croit être capable de trouver un terrain d'entente avec l'ensemble des parties concernées.

«Pour le pipeline Saint-Laurent, nous sommes passés d'un projet pour lequel la raison d'être était questionnée à un projet où on ne se pose plus la question et qui a bien fonctionné», a-t-il expliqué.

Au cours de ce processus, M. Bergeron avait assumé le rôle de promoteur, en plus de gérer les études d'impacts, l'ingénierie, les communications ainsi que les relations avec les propriétaires, entre autres.

Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il rencontrera les parties concernées sur le terrain ainsi que les élus, en plus de diriger les équipes de la société albertaine dans le cadre du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) décrété en juin dernier par le gouvernement Couillard.

«Au BAPE, je serai vraisemblablement le porte-parole, a dit M. Bergeron. J'apporte mon expertise afin d'aider la société à franchir cette étape cruciale du projet.»

L'arrivée de M. Bergeron chez TransCanada coïncide avec les sorties des Villes de Laval et Terrebonne, où doit passer l'oléoduc, contre le projet.

Questionné sur le sujet, M. Bergeron a affirmé qu'il n'était pas là pour «convaincre», mais plutôt pour «échanger» et «expliquer».

«Par expérience, dans des situations qui semblent sans issue, on peut finir par trouver des situations gagnant-gagnant et c'est ce que j'ai l'intention de faire», a-t-il affirmé.

Reconnaissant que les opposants à Énergie Est étaient «capables de se faire entendre de façon très efficace», la nouvelle recrue de TransCanada estime que sur le terrain, les discours sont souvent plus «modérés» et les positions plus «raisonnables».

Énergie Est, dont la mise en service a été reportée en 2020, prévoyait le transport quotidien d'environ 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux albertains à travers un oléoduc de quelque 4600 kilomètres.

Initialement, le projet prévoyait un terminal maritime à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent, ce qui a été abandonné. TransCanada évalue d'autres sites au Québec, mais pourrait aller de l'avant avec un seul terminal au Nouveau-Brunswick.

«Je suis impliqué dans toutes les décisions concernant le projet», a affirmé M. Bergeron lorsqu'interrogé sur le tracé de l'oléoduc.