Les prix du pétrole se sont tassés mardi à Londres et New York, le marché se détournant de quelques éléments positifs pour attendre avec pessimisme les chiffres des réserves américaines, une nouvelle fois prévus en hausse.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril, a perdu 17 cents à 49,28 dollars le baril, le contrat de référence enregistrant ainsi une semaine de baisse ininterrompue sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour avril a terminé à 58,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 24 cents par rapport à sa clôture de lundi.

«Aujourd'hui, on pourrait choisir comme titre: "rien de nouveau sur le marché pétrolier"», a suggéré James Williams, de WTRG Economics.

Le marché a tenté de se stabiliser «à la veille du rapport du Département de l'Énergie (DoE) des États-Unis, qui va probablement témoigner d'une nouvelle hausse des réserves américaines de brut», a-t-il ajouté. «On peut s'attendre à de nouvelles pressions à la baisse, demain» (mercredi).

Selon les experts de l'agence Bloomberg News, les stocks, qui sont à leur plus haut niveau en 84 ans, ont encore augmenté de 3,6 millions de barils la semaine dernière. Ils ont précédemment enregistré un bond de près de  huit millions.

Depuis plusieurs semaines, les experts sont plus spécifiquement pessimistes quant au niveau élevé des réserves du terminal de Cushing, dans l'Oklahoma, qui sert de référence au WTI.

Dans ce contexte, le marché a négligé quelques éléments de soutien, dont «des complications (sous la forme de coupures de courant) dans des gisements libyens», comme l'a rapporté Matt Smith, de Schneider Electric.

La production du pays était tombée à environ 150 000 barils par jour (b/j) après l'attaque d'un oléoduc il y a deux semaines.

Toutefois, les fluctuations des prix pétroliers n'avaient pas forcément de raison précise «dans l'environnement actuel, qui est très erratique», a rappelé Matt Smith.

Rumeurs déçues sur l'OPEP

Les prix du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin, une tendance encouragée par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de maintenir inchangé son plafond de production, alors que le marché espérait un geste.

Depuis le début de la semaine, des bruits courent sur «une réunion d'urgence de l'OPEP, mais cela ne se produira pas tant que l'Arabie saoudite ou le Koweït ne le désireront pas», a prévenu Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les prix de l'or noir avaient en effet rebondi brièvement lundi après l'évocation d'une telle réunion par la ministre du Pétrole nigériane Diezani Alison-Madueke, également présidente de l'OPEP, mais des sources internes ont démenti une telle éventualité.

Également sur le plan international, «le marché pourrait aussi souffrir en cas de progrès dans les négociations nucléaires sur l'Iran, car si des sanctions sont levées, cela risque d'accroître les exportations du pays», a ajouté Andy Lipow.

Des progrès ont été accomplis dans les négociations à Genève sur le programme nucléaire iranien controversé, mais des «questions très difficiles» doivent encore être réglées à l'issue d'une réunion diplomatique achevée lundi, selon un haut responsable américain.