Le prix du pétrole coté à New York a terminé à son plus haut niveau en six semaines mardi, les investisseurs misant sur l'annonce d'un nouveau recul des stocks de brut aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a gagné 1,17 dollar, à 98,51 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 109,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), lâchant 1 cent par rapport à la clôture de lundi.

Les réserves d'or noir avaient gonflé de plus de 35 millions de barils aux États unis de mi-septembre à fin novembre. Cette abondance d'offre avait alors nettement pesé sur les cours du WTI.

Mais une décrue de ces stocks s'est amorcée la semaine dernière, participant ainsi à un rebond des prix du baril américain. Les observateurs s'attendent à ce que cette tendance se poursuive.

Selon une moyenne des prévisions des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire, le Département américain de l'Énergie devrait faire état dans son rapport hebdomadaire mercredi d'un recul de 2,5 millions de barils.

Les investisseurs surveilleront aussi le rythme d'activité des raffineries aux États-Unis, «qui a bien augmenté ces derniers temps en raison de la forte demande à l'étranger pour les produits raffinés américains», soulignait John Kilduff d'Again Capital.

Le prix du baril américain est aussi soutenu par «toute l'histoire autour de l'oléoduc Keystone, qui va vraiment modifier le paysage pour le WTI», ajoutait le spécialiste.

La compagnie Transcanada a en effet indiqué qu'elle avait commencé à faire couler du brut dans la partie de cet oléoduc qui relie Cushing (Oklahoma), où est stocké le pétrole servant de référence au WTI, aux raffineries du golfe du Mexique.

L'entreprise avait annoncé début décembre que l'oléoduc, qui a une capacité totale de 700.000 barils par jour, allait entrer officiellement en fonction le 3 janvier.

«On pensait que cela allait être retardé, mais ce n'est visiblement pas le cas. Cela va permettre de désengorger les réserves de Cushing» où l'accumulation des barils ces derniers mois avait tiré les prix vers le bas, relevait John Kilduff.

En début de séance, le cours du brut a également été soutenu par de bonnes statistiques en provenance de Chine, selon Matt Smith de Schneider Electric.

La production industrielle y a enregistré en novembre une hausse de 10,0% sur un an, en ligne avec les attentes, et les ventes de détail dans le pays ont augmenté de 13,7% sur un an en novembre.

Ces éléments de nature à faire remonter le cours du WTI ont permis de reléguer au second plan la perspective d'une reprise prochaine d'exportations de brut par la Libye, l'un des principaux pays producteurs au Moyen-Orient.

Le chef d'une puissante tribu du pays a en effet indiqué que le blocage des principaux terminaux pétroliers situés dans l'Est libyen, entamé il y a plusieurs mois par des gardes en conflit avec le gouvernement, serait levé à partir du 15 décembre.

Ce blocage a provoqué une chute de la production de pétrole à 250 000 barils par jour, contre près de 1,5 million de barils par jour avant le début de ce conflit.

Cette nouvelle avait nettement tiré vers le bas les cours du Brent, plus sensibles que le WTI aux événements se produisant en Libye en raison de sa proximité géographique, avant que ceux-ci n'effacent leurs pertes.