L'or, comme les autres métaux précieux, a vu son prix de nouveau fléchir cette semaine alors que se dissipe l'enthousiasme suscité en septembre par des mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir l'économie, après une série d'indicateurs encourageants aux États-Unis.

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Le cours de l'or, qui avait atteint début octobre un sommet depuis onze mois à près de 1800 dollars l'once avant de battre en retraite, a accentué son recul cette semaine, glissant lundi à 1728,85 dollars, au plus bas depuis 5 semaines, avant de rester cantonné les jours suivants dans une fourchette étroite.

«L'euphorie qui avait suivi (mi-septembre) le lancement du nouveau programme d'assouplissement monétaire de la Fed s'est largement évanouie au cours des deux dernières semaines», remarquait Michael Lewis, analyste de Deutsche Bank.

Se traduisant par des injections de liquidités dans l'économie, ces mesures de la Fed destinées à stimuler l'activité contribuent à alimenter l'inflation, contre laquelle l'or est réputé être un bouclier efficace, et tendent à diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de métaux précieux libellés dans la monnaie américaine pour les acquéreurs munis d'autres devises.

Or, le marché a été refroidi cette semaine par une vague d'indicateurs jugés encourageants aux États-Unis, dont des statistiques immobilières meilleures que prévu, ainsi que de forts rebonds de la production industrielle.

«Ces indicateurs économiques plus solides que prévu font redouter que la Fed réduise ses rachats d'actifs, et donc limite l'impact que ses mesures» ont sur l'inflation et la valeur du dollar, soulignait Austin Kiddle, du courtier Sharps Pixley.

Dans ce contexte, «on voit s'affaiblir la demande pour les fonds ETFs», instruments financiers adossés à des stocks physiques d'or, et «le cours du métal jaune pourrait piétiner pendant plusieurs mois, en l'absence probable de nouvelles actions des grandes banques centrales», selon M. Lewis.

Cependant, plusieurs analystes s'attendent à voir l'or rebondir avec vigueur à moyen terme.

«Il faudrait un nouveau catalyseur (pour revigorer l'or), et cela pourrait probablement être une nouvelle escalade de la crise de la zone euro, qui susciterait un regain d'appétit pour l'or comme valeur-refuge», soulignait Julian Jessop, analyste du cabinet Capital Economics.

La perspective d'un «mur budgétaire» aux États-Unis - une refonte automatique du budget qui imposera début janvier augmentation massive des impôts et fortes coupes budgétaires à moins d'un accord d'ici là entre partis républicain et démocrate - «pourrait aussi redonner des couleurs à l'or», ajoutait M. Jessop, tablant sur un nouveau record, à 2000 dollars l'once, «dans les prochains mois».

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1737 dollars vendredi au fixing du soir contre 1766,75 dollars le vendredi précédent.

ARGENT

Considéré comme une alternative meilleur marché au métal jaune, l'argent est resté cette semaine dans une marge de prix étroite autour de 30 dollars l'once.

Le métal gris a terminé vendredi à 33,33 dollars l'once, contre 33,79 dollars sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont été pénalisés cette semaine par l'annonce d'une chute de près de 11% sur un an en septembre des ventes de voitures neuves dans l'Union européenne.

«Les perspectives moroses de la demande plombent les prix, et ce en dépit des perturbations persistantes sur la production en Afrique du Sud», premier pays exportateur de platine et dont le secteur minier est agité depuis mi-août par un violent conflit social, a observé le courtier spécialisé Johnson Matthey.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1633 dollars contre 1678 dollars une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 638 dollars contre 650 dollars le vendredi précédent.