Agnico-Eagle (T.AEM) a suspendu indéfiniment l'exploitation du gisement de la mine souterraine Goldex, près de Val-d'Or, après avoir découvert un affaiblissement de la masse rocheuse qui représentait un danger pour la sécurité des employés et des infrastructures.

Devant l'impossibilité de garantir une éventuelle reprise des activités, la minière torontoise a radié la totalité de son investissement dans Goldex, soit 170 millions après impôt. Son titre (AEM) a plongé de 18,3% à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 47,35$.

Depuis 15 mois, Agnico-Eagle surveillait une infiltration d'eau à travers la roche, sans que cela ne soit inquiétant. Mais la semaine dernière, une étude d'une firme spécialisée faisait état de l'affaissement problématique d'un massif rocheux de 400 mètres d'épaisseur. Agnico-Eagle a choisi de suspendre l'extraction minière et d'évaluer ses options.

La mine Goldex, en activité depuis quatre ans, produisait entre 150 000 et 175 000 onces d'or par année, soit 15% de la production de la société.

Les réserves prouvées et probables de 1,6 million d'onces du gisement reviendront au statut de ressources, étant donné qu'il n'est plus certain qu'Agnico-Eagle puisse les exploiter de manière rentable.

Cela ne signifie pas pour autant la fin de Goldex. «D'autres gisements et d'autres zones intéressantes sont situés très près de Goldex, souligne le président et chef des opérations, Eberhard Scherkus, en entrevue à La Presse Affaires. On va accélérer le processus d'étude économique.»

Pour l'instant, la société ne prévoit aucune mise à pied pour les 233 employés permanents de la mine Goldex.

«On pense qu'on peut réaffecter tous les employés», dit M. Scherkus. Il y a encore à la surface 70 000 tonnes de minerai à traiter, ce qui sera fait d'ici la fin du mois. Des employés resteront à la mine Goldex pour des travaux d'exploration et de développement, de même que pour l'investigation plus approfondie de la zone critique.

Les autres employés seront affectés à d'autres tâches dans les autres mines abitibiennes d'Agnico-Eagle (La Ronde et Lapa) et ailleurs au pays. Par contre, la suspension des activités minières est une mauvaise nouvelle pour entrepreneurs contractuels de Goldex.

Offre pour Grayd Resource

Compte tenu de l'arrêt forcé de Goldex, Eberhard Scherkus estime qu'Agnico-Eagle devra peut-être accélérer ses projets d'expansion et de développement dans ses autres propriétés. «Nous avons une marge de crédit et de l'argent en caisse», assure le président.

Le contretemps de Goldex et la chute du titre pourraient aussi affecter l'offre d'achat de 275 millions (incluant jusqu'à 92 millions en argent) d'Agnico-Eagle sur Grayd Resource Corporation, une junior qui explore au Mexique. «Nous comprenons l'inquiétude de Grayd Resource et nous discutons avec eux, note Eberhard Scherkus. Peut-être que nous augmenterons la portion en argent ou que nous irons de l'avant avec une offre entièrement au comptant.»

Le titre de Grayd (GYD) a lâché 7,6% au TSX-Croissance, à 2,30$.