Le cours des ressources ne résiste plus à l'inquiétude économique. Les prix du pétrole et des principaux métaux et denrées ont sombré hier en même temps que les marchés boursiers. Les investisseurs sont bien conscients que si les perspectives économiques ne s'améliorent pas, la demande mondiale pour les ressources décrochera.

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Le pétrole a perdu 6,3% à New York pour se négocier à 80,51$US le baril à la clôture. À 3,53$US la livre, en recul de 5,2%, le cuivre a atteint son creux de la dernière année. Les métaux précieux n'y échappent pas. L'argent a plongé de 11,6%, tandis que l'or a perdu 3,7%, à 1739,40$US l'once. Le coton a enregistré sa sixième baisse consécutive, y laissant 3,5% de sa valeur.

«On voit des mouvements spectaculaires un peu partout aujourd'hui (jeudi), souligne Mathieu D'Anjou, économiste principal chez Desjardins. Mais cela nous surprenait de voir que, depuis deux ou trois mois, les prix des matières premières n'avaient pas diminué davantage compte tenu des mauvaises nouvelles économiques. Il y a peut-être un rattrapage qui s'effectue.»

Le dollar et les Chinois

La hausse du billet vert, qui profite de son statut de refuge, nuit à l'ensemble des ressources négociées en dollars américains. Surtout, les craintes économiques persistent.

La sortie de la Réserve fédérale américaine, mercredi, n'a pas rassuré. La banque centrale affirmait que l'économie américaine faisait face à «des risques significatifs de baisse de régime». On craint aussi que l'appétit chinois pour les ressources ne s'atténue. La publication hier matin d'un indice préliminaire pour septembre pointe vers une troisième contraction mensuelle consécutive de l'activité manufacturière en Chine.

Mardi, le grand patron de Rio Tinto, Tom Albanese, a affirmé en entrevue au Financial Times que certains clients du géant minier demandaient des délais dans les envois. «On peut observer que certains marchés sont plus faibles, a dit M. Albanese au quotidien londonien. Cela correspond à une attitude de prudence des clients étant donné la situation actuelle.»

Tom Albanese précise toutefois que les carnets de commandes de Rio Tinto sont bien remplis, et que la situation de la demande n'a rien à voir avec celle, bien plus grave, qui avait cours au début de la crise de 2008.

Les denrées n'y échappent pas

Les céréales pourraient aussi écoper en cas de ralentissement économique important.

Le blé et le maïs ont vu leur prix baisser d'environ 5% hier. Le maïs, associé à la production d'éthanol, souffre généralement des baisses du prix du pétrole.

Si le ralentissement se propage aux pays émergents, la consommation de viande pourrait diminuer, et les besoins de céréales pour l'alimentation animale diminueraient d'autant.

Le sucre a également cédé 4,3% de plus hier, poursuivant son déclin entamé en août.